Rencontre avec Jérôme Prado, chercheur à l’Institut des sciences cognitives Marc Jeannerod, à Bron.

Rencontre avec Jérôme Prado, chercheur à l’Institut des sciences cognitives Marc Jeannerod, à Bron. Ses recherches s’intéressent au développement du raisonnement et des compétences mathématiques chez l’enfant. Invité aux rencontres Etonnant Vivant, il a présenté ses derniers résultats en compagnie de Justine Epinat-Duclos, Ingénieure en Expérimentation.

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Jérôme Prado accompagné de Justine Epinat-Duclos, ingénieure en expérimentation à l’Institut des sciences cognitives Marc Jeannerod

© Pôle communication INSB - Aurélie Meilhon - CNRS

 

« Mon parcours scientifique »

Je ne me destinais pas à une carrière dans la recherche au début de mon parcours universitaire. C’est un cours dispensé en maîtrise de biologie qui a tout déclenché. Ce cours était une introduction aux neurosciences cognitives. Il parlait notamment de recherches dans le domaine de l’imagerie du cerveau et constituait une introduction à un champ qui m’était alors complètement étranger : la psychologie cognitive. Je me suis pris de passion pour ce sujet et cette passion ne m’a jamais quitté.

 

 « Mes recherches » 

Pour ce faire, mon équipe conduit des expériences comportementales et en imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). Nous avons mis au point une méthodologie de recherche s’appuyant sur le recrutement d’enfants dans les écoles environnantes, l’évaluation de leurs capacités cognitives, la familiarisation à l’IRMf grâce à un environnement simulé en laboratoire et des mesures du comportement et de l’activité cérébrale.

Nous avons par exemple montré que la façon d’apprendre l’arithmétique à l’école avait une influence majeure sur les circuits cérébraux recrutés lors du calcul arithmétique. Nous avons aussi observé que l’apprentissage des mathématiques était très lié aux capacités visuo-spatiales des enfants. Enfin, nous essayons de comprendre les raisons pour lesquelles certains enfants ont des difficultés profondes pour appréhender les mathématiques (la dyscalculie) et avons montré que ces enfants peuvent avoir des difficultés de raisonnement spatial.

 

 « Ce que j’aime dans mon métier » 

Ce métier, c’est avant tout ma passion. Comprendre la façon dont le cerveau humain se développe et permet l’acquisition de tant de compétences chez l’enfant m’a toujours fasciné. J’ai également l’espoir que mes recherches pourront contribuer à une meilleure compréhension des mécanismes de l’apprentissage à l’école et ainsi aider les enfants en difficulté.

 

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Figure : Chez des enfants sans trouble d’apprentissage, manipuler des nombres et des relations spatiales est associé à l’activation (en rouge) d’une région du cortex pariétal appelée « sillon intrapariétal » (contours jaunes). Chez des enfants dyscalculiques, cette activation est absente.

© Jérôme Prado

 

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