Wojciech J. NawrockiChercheur au laboratoire Biologie du chloroplaste et perception de la lumière chez les micro-algues
Les recherches de Wojciech Nawrocki portent sur les mécanismes moléculaires de la photosynthèse et leur réseau de régulation. À l'intersection de la biologie, de la chimie et de la physique, la photosynthèse se déroule sur de multiples échelles de temps, allant de la femtoseconde à l'heure, et au sein d'un réseau complexe d'architecture cellulaire, et alimente la quasi-totalité de la vie sur Terre. Wojciech a commencé à s'intéresser à la photosynthèse à la suite d'un programme Erasmus et Master en biophysique à l'Université Pierre et Marie Curie (aujourd'hui Sorbonne Université). Après l’obtention de son doctorat en 2016, supervisé par Fabrice Rappaport et Francis-André Wollman à l'Institut de Biologie Physico-Chimique à Paris, il a rejoint le laboratoire de Pierre Cardol à l'Université de Liège en tant que postdoc. Ses travaux ont porté sur la bioénergétique de la photosynthèse. Il a continué à étudier les mécanismes de photoprotection des plantes dans le laboratoire de Roberta Croce à Vrije Universiteit Amsterdam aux Pays-Bas avant d’être recruté en tant que Chargé de Recherche au CNRS en 2023. Il travaille désormais dans le laboratoire "Biologie du chloroplaste et perception de la lumière chez les micro-algues", dirigé par Angela Falciatore, à l'IBPC.
PHOTONICS
Les microbes photosynthétiques contribuent à plus de 50 % de la fixation du carbone sur Terre. Vivant dans des environnements extrêmement divers, ils doivent constamment faire face à un ami qui est en même temps leur ennemi : la lumière du soleil. L'énergie des photons est nécessaire à la photosynthèse, mais elle endommage continuellement l'appareil photosynthétique, principalement la première enzyme de la photosynthèse oxygénique - le photosystème II (PSII) - dans le processus de photoinhibition. Dans ce cas, le PSII est irréversiblement inactivé et nécessite une réparation coûteuse pour la cellule. La photoinhibition représente un facteur limitant majeur de la photosynthèse terrestre et aquatique.
Le projet PHOTONICS vise à fournir une description approfondie des aspects moléculaires de la photoinhibition, ainsi que des stratégies cellulaires pour l'éviter. La recherche se concentrera notamment sur l'élucidation du site du dommage dans le PSII et ses conséquences ultrastructurales. La photoinhibition sera comparée dans différents types de PSII afin de mieux comprendre comment les variations bioénergétiques de cette photoenzyme influencent le photodommage. L'intégration des spectroscopies résolues dans le temps et de forward genetics[1] mettra en lumière le rôle d'un cofacteur de transfert d'électrons au cœur de la PSII. En se focalisant sur l'enzyme produisant de l'oxygène, le projet PHOTONICS nous permettra de comprendre comment la vie a affiné sa capacité à prospérer grâce à la lumière.
[1] Approche de la génétique moléculaire qui consiste à déterminer la base génétique responsable d'un phénotype. The forward genetics constitue une approche impartiale car elle s'appuie fortement sur l'identification des gènes ou des facteurs génétiques à l'origine d'un phénotype ou d'un trait d'intérêt particulier.