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Sylvain ProvotBiologie de l’os et du cartilage - Inserm / Université de Paris

ATIP-Avenir
Le contrôle systémique du cancer du sein par le squelette.

Mes recherches

J’ai obtenu mon Doctorat en biologie moléculaire de la cellule à l’Institut Curie. J’ai ensuite effectué un stage postdoctoral à Boston, à Harvard Medical School dans le laboratoire du Pr. Andrew Lassar, puis au Massachussetts General Hospital dans le laboratoire du Pr. Henry Kronenberg. J’y ai étudié notamment le rôle de l’hypoxie dans le développent du squelette, à l’aide de modèles génétiques chez la souris. J’ai ensuite été promu Instructor in Medecine à Harvard et obtenu un poste d’Assistant Researcher à UCSF dans le laboratoire dirigé par Pr. Zena Werb. J’ai alors entamé des travaux sur l’influence de l’os dans la progression du cancer du sein. Je suis revenu en France en 2011 avec un poste CR1 et le soutien du programme ATIP-AVENIR. Ce soutien m’a permis de faire la découverte importante et surprenante que l’augmentation du nombre et de l’activité des ostéoblastes qui composent le squelette stimule à distance la croissance et la dissémination systémique des tumeurs mammaires. Je dirige actuellement une équipe dans l’unité INSERM 1132 à l’hôpital Lariboisière à Paris. Mon objectif principal est de caractériser les mécanismes cellulaires et moléculaires initiés dans le microenvironnement osseux et capables d’influencer à distance la croissance et la dissémination tumorale.

Mon projet ATIP-Avenir

Rôle de l’anabolisme osseux dans le contrôle systémique de la croissance et la dissémination métastatique du cancer du sein.

Mon projet ATIP-Avenir était d’étudier le rôle de l’hypoxie et de son effecteur HIF1alpha dans le développent du squelette et dans la formation de métastases osseuses. Il a permis d’établir, à l’aide de modèles génétiques chez la souris, qu’une dérégulation des niveaux d’hypoxie et d’HIF1alpha dans le cartilage de croissance induit des chondrodysplasies. Ce résultat est important car des drogues ciblant les facteurs HIFs sont disponibles et pourraient traiter ces pathologies. Mon projet a d’autre part permis de démontrer que l’activation physiologique de la signalisation HIF dans les ostéoblastes qui augmente l’anabolisme osseux, stimule à distance la croissance des tumeurs mammaires primaires, ainsi que leur dissémination dans de nombreux tissus éloignés des os. Cet effet tumoral systémique est induit en partie par un facteur circulant abondamment secrété par les cellules ostéoprogénitrices hypoxiques. Nous avons développé de nouveaux modèles murins d’augmentation de l’anabolisme osseux, présentant une forte augmentation de la croissance et de la dissémination systémique de tumeurs mammaires. Nos données sont en accord avec l’observation clinique que les femmes aillant une masse osseuse élevée ont un risque accru de développer des cancers du sein. Nous caractérisons maintenant les facteurs circulants produits par l’os et associés à une masse osseuse élevée, ainsi qu’à un mauvais pronostiques, dans nos modèles souris ainsi que chez les patientes atteintes de cancer du sein. Ceci est important car ces facteurs pourraient servir de marqueurs pronostiques voire prédictifs du cancer du sein et servir de nouvelles cibles thérapeutiques.