Stéphanie Blandin
Lauréate d'une ERC Starting Grant 2010
Institut de biologie moléculaire et cellulaire (IBMC) - CNRS/Inserm/Université de Strasbourg
La biologie a toujours fasciné Stephanie Blandin. Au cours de ses études à l’École normale supérieure (ENS) de Paris, elle fait plusieurs stages dans des laboratoires de recherche à l’étranger, qui la confortent dans son goût pour la recherche. Elle suit un master en immunologie à l’Institut Pasteur, puis réalise sa thèse dans l’équipe du professeur Fotis Kafatos au Laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL) à Heidelberg en Allemagne, en cotutelle avec l’Université de Strasbourg. Son codirecteur de thèse à Strasbourg est le professeur Jules Hoffmann, Prix Nobel de médecine en 2011. En 2005, Stephanie Blandin rejoint le groupe d’Elena Levashina à l’IBMC de Strasbourg, qui travaille sur la réponse antiparasitaire du moustique vecteur du paludisme, Anopheles gambiae. Elle obtient un poste de chargée de recherche à l’Inserm en 2007 et met en place une collaboration avec le groupe de Lars Steinmetz à l’EMBL. En 2010, elle reçoit un financement ERC pour fonder une équipe s’intéressant aux déterminants génétiques de la résistance du moustique vis-à-vis des parasites du paludisme. En 2012, elle prend la tête du groupe « Anophèle » à l’IBMC, suite au départ d’Elena Levashina à Berlin.
Analyse génétique de la compétence vectorielle du moustique Anopheles gambiae vis-a-vis des parasites du paludisme (MALARES)
Avec 250 millions de cas par an et près de 3,3 milliards de personnes vivant ou voyageant dans des régions endémiques, le paludisme est actuellement l’un des plus grands fléaux de l’humanité. Cette maladie, provoquée par des parasites protozoaires du genre Plasmodium, est transmise à l’homme par le biais des moustiques anophèles. L’aptitude de chaque individu à transmettre la maladie est en grande partie déterminée par des facteurs génétiques. Il est en effet possible de sélectionner des lignées d’anophèles qui soient totalement résistantes aux parasites et donc incapables de les transmettre. Le projet « MALARES » se propose de déchiffrer les réseaux génétiques complexes qui sous-tendent la résistance des moustiques aux parasites du paludisme. Pour ce faire, les chercheurs s’appuient sur des modèles d’infection de laboratoire et développent de nouveaux outils faisant appel aux technologies de séquençage et de génotypage à haut-débit. Ces outils permettront de disséquer efficacement les bases génétiques de traits complexes chez le moustique. Les scientifiques étudient également la contribution des gènes et des réseaux génétiques identifiés à l’établissement de la résistance au parasite dans des populations naturelles de moustiques dans les régions endémiques. En Afrique, une proportion importante de populations de moustiques ne transmet pas le paludisme. Comprendre les bases génétiques de cette résistance et comment les polymorphismes déterminants sont maintenus et sélectionnés sera d’une importance capitale pour la mise en œuvre de nouvelles stratégies antipaludiques et/ou dans l’amélioration des moyens de lutte déjà existants.