Pauline Jullien
Les recherches de Pauline Jullien se concentrent sur les mécanismes épigénétiques et leur rôle pendant la reproduction sexuée et les réponses aux stress chez les plantes. À l'intersection de la génétique, de la biologie moléculaire et de la physiologie, ses travaux mettent l’accent sur la méthylation de l’ADN et son lien avec les petits ARN. Elle a obtenu son doctorat en 2007 à l’Université de Tübingen après avoir mené des recherches au Temasek Life Sciences Laboratory, où elle a travaillé sur l’empreinte génétique et la reprogrammation épigénétique lors de la fécondation. En 2011, elle a poursuivi des recherches postdoctorales à l’ETH de Zurich, où elle a étudié le rôle des petits ARN au cours de la reproduction végétale. En 2017, elle a établi l’équipe « Reproduction and Epigenetics » à l’Institut of Plant Sciences de l’Université de Berne, financée par un poste de professeure boursière du FNS. En 2023, elle a obtenu une chaire de professeure junior CNRS ainsi qu’une chaire junior LabEx NetRNA pour intégrer l’IBMP à Strasbourg. Ses recherches actuelles portent sur le rôle des processus épigénétiques dans la reproduction et les interactions plantes-pathogènes.
Unraveling the Epigenetic Arms Race Between Plants and Pathogens - EPIPAT
Les interactions plantes-pathogènes impliquent des modifications moléculaires et physiologiques complexes chez l’hôte et le pathogène. De plus en plus de preuves soulignent le rôle de l’épigénétique dans la défense des plantes, mais le manque de definition spatio-temporelle limite notre compréhension des modifications de la chromatine et de leurs fonctions pendant l’infection. Nos recherches ont montré qu’un facteur de virulence bactérien induit des changements globaux de méthylation de l’ADN et que l’infection par des pathogènes active des gènes codant pour des facteurs épigénétiques généralement exprimés pendant la phase reproductive des plantes (appelés « gènes RePat »). Les mutations de ces gènes réduisent l’infection, ce qui suggère que les pathogènes exploitent les gènes RePat pour contourner les défenses épigénétiques innées des plantes.Le projet EPIPAT vise à identifier spatio-temporellement les modifications épigénétiques au cour de l’infection, à étudier les mecanismes d’induction des gènes RePat et à caractériser leur rôle dans la régulation de l’épigénome. Cette recherche apportera de nouvelles dimensions sur les interactions hôte-pathogène, établira des parallèles évolutifs entre reproduction et défense, et approfondira notre compréhension de l’immunité végétale.