Maud BorenszteinInstitut de génétique moléculaire de Montpellier (CNRS/Univ Montpellier)
Mes recherches
Depuis le début de ma carrière scientifique, j’ai été fascinée par les mécanismes épigénétiques de régulation de l’expression génique au cours du développement et en particulier l’empreinte génomique parentale et l’inactivation du chromosome X. Après une thèse entre 2006 et 2010 sous la direction de Luisa Dandolo à l’Institut Cochin (Paris, France), j’ai rejoint le laboratoire d’Edith Heard à l’Institut Curie (Paris, France) pour étudier les dynamiques transcriptionnelles du chromosome X au cours de l’embryogénèse murine, à l’échelle de la cellule unique. J’ai ensuite effectué un second postdoctorat de 2015 à 2018 dans le laboratoire d’Azim Surani à l’Université de Cambridge – Gurdon Institute, au Royaume-Uni pour travailler sur la lignée germinale. Après l’obtention de mon poste de CR au CNRS et mon second congé maternité, je suis retournée à l’Institut Curie mi-2018 pour y initier mes projets de recherche sur l’étude de la reprogrammation épigénétique du chromosome X dans la lignée germinale femelle. Avec le soutien de l’ATIP-Avenir, de la FRM et de MUSE (Montpellier Université d’Excellence), mon équipe « Reprogrammation épigénétique et Développement » a ouvert à l’Institut de Génétique Moléculaire de Montpellier en Décembre 2020.
Mon projet ATIP-Avenir
Investigating X-chromosome reactivation in germ cells to unravel female-specific reprogramming
ReproFem
Chez les mammifères, le changement de destin cellulaire le plus radical apparait lors de l’émergence de la lignée germinale dans l’embryon et implique un profond remodelage épigénétique. Cette reprogrammation est essentielle à la perpétuation de l’espèce et est accompagnée par la réactivation du chromosome X inactif chez les femelles. Ce chromosome inactif représente un paradigme du contrôle épigénétique de l’expression des gènes à l’échelle d’un chromosome entier. Très peu de données existent quant à la réactivation du chromosome X et son potentiel impact sur la lignée germinale. En effet, la présence d’un chromosome X non-réactivé lors de la méiose pourrait nuire à l’appariement et à la ségrégation des deux chromosomes X homologues, ce qui pourrait expliquer certaines des aneuploïdies du X héritées de la mère, telles que les syndromes Turner (45,XO) et Klinefelter (47,XXY).
Nous étudions la reprogrammation épigénétique de la lignée germinale, du point de vue du chromosome X. Il existe de véritables lacunes dans nos connaissances concernant quand et comment le X inactif se réactive dans la lignée germinale femelle. Les objectifs de notre projet sont 1) la caractérisation des changement épigénétiques du X dans la lignée germinale, 2) la compréhension des mécanismes moléculaires impliqués dans la réactivation de ce chromosome, et 3) l’étude de l’influence réciproque entre l’activité transcriptionelle du X et le niveau de transcription globale du génome. En utilisant des modèles murins et un système de culture des cellules germinales in vitro, couplés à des techniques de génétique, d’épigénomique et de bioinformatique, ce projet apportera de nouvelles connaissances sur la lignée germinale femelle, la reprogrammation cellulaire ainsi que sur le contrôle épigénétique des gènes.