© Tristan Paviot

Manuel Thery

Prix Paoletti

Manuel Thery est un ingénieur diplômé de l'Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris, qui s'initie à la biologie en effectuant une thèse sous la direction de Michel Bornens à l'Institut Curie sur les mécanismes d'orientation spatiale des cellules humaines. Il met au point des techniques expérimentales qui permettent de dessiner des motifs sur des surfaces afin de comprendre comment les cellules perçoivent et s'adaptent aux contraintes géométriques de leur environnement. En associant le savoir-faire en lithographie des chercheurs de l'équipe de Yong Chen (Laboratoire de photonique et nanostructures) aux compétences en physico-chimie de l'équipe de Pierre Nassoy (Institut Curie), il construit des microstructures aux dimensions des cellules. Puis, avec Matthieu Piel du laboratoire Compartiment et dynamique cellulaires de Paris, il étudie la façon dont les cellules régulent l'orientation de leurs divisions. Il montre alors que l'organisation du réseau de microtubules est alignée avec la position des adhérences que les cellules développent au contact des surfaces micro-structurées. Les lois d'orientations qu'il observe sont si précises et robustes qu'elles peuvent être formulées mathématiquement par des lois physiques très simples. Le mécanisme exact par lequel les microtubules répondent aux adhérences cellulaires reste encore inexpliqué mais semble dépendre de l'architecture du réseau de filaments d'actine qui s'organisent au contact des adhérences.

Pour décrypter les principes d'auto-organisation et de production de force dans le réseau d'actine, Manuel Théry créé avec Laurent Blanchoin l'équipe « Physique du cytosquelette et de la morphogenèse » au sein du Laboratoire de physiologie cellulaire et végétale à Grenoble. A l'aide des techniques de micro-fabrication, les chercheurs reconstituent les architectures élémentaires qui composent le réseau d'actine et parviennent à identifier et modéliser les lois physiques qui relient l'architecture à la production de force dans le réseau. Conscient que ces méthodes, qui permettent de manipuler et d'identifier les mécanismes élémentaires d'auto-organisation du cytosquelette des cellules, offrent également la possibilité de normaliser les cellules, Manuel Théry protège ses inventions par des brevets. Ces derniers sont aujourd'hui exploités par une entreprise qui propose à l'industrie pharmaceutique des solutions nouvelles pour mesurer l'effet des médicaments qu'elle développe.

 

Laboratoire de physiologie cellulaire végétale
(CNRS/CEA/Université Joseph Fourier)
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