Juan RegueraArchitecture et fonction des macromolécules biologiques (AFMB) - CNRS / Aix-Marseille Université

ATIP-Avenir
Comprendre les mécanismes moléculaires de la réplication des virus à ARN à l'échelle atomique

Mes recherches

Ma recherche est centrée sur la compréhension de la transcription virale au niveau atomique en combinant la biologie structurale, l’enzymologie in vitro et les approches expérimentales in cellulo. Après un doctorat en virologie et biophysique à l'Université autonome de Madrid et deux post-doctorats en virologie structurale au Conseil espagnol de la recherche scientifique et au Laboratoire européen de biologie moléculaire, j'ai obtenu ma bourse ATIP-Avenir pour créer une nouvelle équipe en 2015 et prochainement. Après avoir été recruté par l'INSERM en 2016 comme chargé de recherche en première classe, j'ai créé mon équipe "L'équipe des complexes macromoléculaires viraux" au sein de l'AFMB (AMU / CNRS) à Marseille, avec le soutien de l'ATIP-Avenir et de la Fondation Bettencourt Schueller. Maintenant, mon laboratoire est également soutenu par la Fondation pour la Recherche Médicale et l'ANR. Dans l'équipe, nous nous concentrons sur la compréhension des macrostructures virales réalisant la synthèse de l’ARN viral dans plusieurs systèmes viraux, notamment des arbovirus. Nous sommes également ouverts aux collaborations dans le but de rendre la biologie structurale accessible aux biochimistes et aux biologistes cellulaires de nos environs et promouvoir la biologie structurelle.

Mon projet ATIP-Avenir

Caractérisation structurale et fonctionnelle du complexe de réplication du virus Chikungunya

Le Chikungunya est une infection virale transmise par les moustiques. L’infection provoque de la fièvre jusqu’à une semaine et des douleurs articulaires pendant plusieurs semaines voire plusieurs années. Le taux de mortalité est inférieur à 1 pour 1000. Le virus a été découvert pour la première fois en Tanzanie en 1952. Depuis, quelques épidémies ont sévit en Afrique et en Asie. Pourtant, soudainement en 2005, le virus s’est propagé dans l’océan indien et est parvenu en 2013 à atteindre le continent américain, provoquant depuis ces dernières années des épidémies à l’échelle mondiale. Ce virus constitue donc un véritable défi en matière de santé publique. La transmission efficace du virus repose sur des mutations favorables permettant d’augmenter la propagation du vecteur moustique qui profite du réchauffement climatique et de la mobilité humaine, lui permettant d’atteindre rapidement des pays éloignés. En outre, il subsiste le risque d’apparition de mutations supplémentaires du virus Chikungunya pouvant conduire à l’apparition de nouvelles souches virales encore plus virulentes et plus dangereuses. L’expansion du vecteur moustique (appartenant au genre Aedes) à travers les pays méditerranéens confirme que le virus pourrait prochainement atteindre l’Europe. En effet plusieurs cas d’infection par le virus Chikungunya ont déjà été signalés en France, en Espagne et en Italie.

Les mécanismes de duplication du génome et d’expression des gènes du virus Chikungunya dans les cellules infectées sont encore très peu connus et compris. Ce projet a pour objectif de comprendre et de détailler les mécanismes de croissance virale. Plus particulièrement, nous souhaitons caractériser à l’échelle atomique, les enzymes responsables de ces mécanismes, telles que les polymérases ou d’autres protéines formant le complexe de réplication. A l’aide des dernières technologies, nous isolerons ce complexe de réplication dans ses différentes conformations pendant la réplication virale afin de déterminer ses mécanismes d’action et de régulation. Grâce à nos travaux, nous pourrons ainsi identifier de nouvelles cibles thérapeutiques pour le développement de traitements anti-viraux contre cette nouvelle menace virale.