John Kevin O'Regan

Advanced Grants

Lauréat d'une ERC Advanced Grant 2012

Laboratoire psychologie de la perception (LPP) - CNRS/Université Paris Descartes

Michel Labouesse est ancien élève de l’Ecole polytechnique. A la sortie de l’X, il choisit d’effectuer une thèse au Centre de génétique moléculaire (CGM) du CNRS dans le laboratoire de Piotr Slonimski, qui est à l’origine de nombreuses découvertes en génétique mitochondriale. Puis, attiré par la simplicité du ver nématode Caenorhabditis elegans, découvert à l’occasion d’un séminaire, il entame un postdoctorat sur ce modèle d’étude à l’Institut de technologie du Massachussetts (MIT) aux Etats-Unis, dans le laboratoire de Bob Horvitz, l’un des pionniers du domaine. En 1992, il rentre à l’IGBMC et obtient un financement ATIP pour démarrer son équipe qui est alors la première à utiliser le système C. elegans en France. Il oriente ses recherches vers l’analyse des mécanismes qui définissent la forme des cellules épithéliales. L’approche, cellulaire au départ, s’oriente progressivement vers la prise en compte des forces physiques, qu’il a étudié au tout début de sa formation. Michel Labouesse est recruté au CNRS en 1983 et obtient le statut de directeur de recherche de première classe en 2004.

Une approche sensorimotrice pour comprendre la conscience : comment le « sentir » apparaît chez les humains et éventuellement les robots (FEEL)

Contrairement à la conscience « d’accès », qui est représentationnelle et basée sur les capacités cognitives du système nerveux, la conscience « phénoménale » est plus difficile à saisir car elle est impliquée dans l’expérience subjective, propre à chaque individu. Elle nous permet par exemple de ressentir la douleur ou une couleur, de manière d’ailleurs souvent ineffable. Les chercheurs du projet « FEEL » proposent de s’atteler au problème de la conscience « phénoménale » en utilisant une approche sensorimotrice. Cette approche postule que la conscience « phénoménale » n’est pas engendrée par le cerveau mais est au contraire « constituée » de l’interaction de l’observateur avec l’environnement. Après avoir étudié les fondements philosophiques et mathématiques de cette hypothèse, les chercheurs réaliseront trois séries d’expériences empiriques sur la couleur, sur la substitution sensorielle et sur l’apparition de la notion de « soi » chez le nouveau-né. Les résultats de ces expériences permettront aux scientifiques d’établir une véritable théorie de la conscience « phénoménale » ou du « sentir », expliquant les sensations des plus élémentaires au plus abstraites. Ces recherches permettront également de mieux cerner l’apparition du « sentir » chez les enfants et peut-être d’induire cette compétence chez les robots.