Jérôme Boisbouvier
Lauréat d'une ERC Starting Grant 2010
Institut de biologie structurale (IBS) - CNRS/CEA/Université Grenoble 1
Le parcours professionnel de Jérôme Boisbouvier se situe à l’interface entre la physique, la chimie et la biologie. Ancien élève de l’Ecole normale supérieure et diplômé de chimie, il prépare un doctorat de physique à l’IBS de Grenoble. En 2001, il reçoit une bourse du programme « Frontière humaine » (HFSP) pour un stage postdoctoral à l’Institut national de la santé (NIH) aux Etats-Unis, dans le laboratoire d’Ad Bax. Depuis son recrutement au CNRS en 2004 à l’IBS, l’ensemble de ses travaux concerne l’étude par RMN des assemblages biomoléculaires, du développement méthodologique d’outils innovants à leurs applications à des systèmes d’intérêt majeur en biologie. Jérôme Boisbouvier met progressivement en place une équipe interdisciplinaire et anime plusieurs collaborations nationales et internationales, soutenues par le programme « Frontière humaine » (2004, 2006), l’Agence nationale pour la recherche (2006, 2009), le programme interdisciplinaire du CNRS (2007) et l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites (2008). En 2008, il obtient son habilitation à diriger des recherches en biologie et reçoit, pour ses travaux, la Médaille de bronze du CNRS en chimie et sciences du vivant, ainsi que le Prix Claude Paoletti. En 2010, il est promu directeur de recherche au CNRS.
Etudes par RMN en temps réel de nanomachines biologiques en action (SeeNanoLifeInAction)
Dans ce projet, des techniques de pointes en spectroscopie RMN et marquage isotopique spécifique sont utilisées en synergie pour étudier, hors d’équilibre, des assemblages de taille bien supérieure aux limites de la RMN biomoléculaire classique. Jérôme Boisbouvier et ses collaborateurs ont récemment développé des méthodes qui permettent l’enregistrement, en moins d’une seconde, d’expériences RMN 2D à haute résolution pour des protéines de plusieurs centaines de kilodaltons, et qui ouvrent la possibilité de suivre en temps réel et avec une résolution atomique des nanomachines biologiques de grande taille en pleine action. L’utilisation de ces outils permettra aux chercheurs de caractériser des réarrangements fonctionnels importants dans des assemblages solubles de grande taille. Les techniques développées apporteront des informations structurales et cinétiques sur l’auto-assemblage de ces machineries, sur la reconnaissance du substrat, le trafic de ce dernier au cœur de la particule, la catalyse et la libération des produits.