© CNRS DR7 - Vanessa Cusimano

François Leulier

Starting Grants

Lauréat d'une ERC Starting Grant 2012

Institut de génomique fonctionnelle de Lyon (IGFL) - CNRS/ENS Lyon/Université Claude Bernard Lyon 1

François Leulier est généticien de formation. Après des études universitaires à Paris, il entame en 2000 un doctorat dans l'équipe de Bruno Lemaitre au Centre de génétique moléculaire (CGM) du CNRS à Gif-sur-Yvette. Son projet financé par le programme « Bourses de docteur ingénieur » du CNRS, consiste à étudier les bases génétiques des mécanismes de défense face aux infections bactériennes chez l'organisme modèle Drosophila melanogaster. François Leulier soutient sa thèse fin 2003, puis obtient une bourse postdoctorale du programme scientifique « Frontière humaine » (HFSP) pour rejoindre l'équipe de Pascal Meier à Londres, où il tente d’élucider le rôle des Caspases et de leurs inhibiteurs, les IAPs, dans la régulation et l'exécution de la mort cellulaire programmée. En 2007, il est recruté au CNRS en tant que chargé de recherche de seconde classe dans l'équipe de Bruno Lemaitre au CGM, laboratoire qu'il quitte deux ans plus tard pour rejoindre le groupe de Julien Royet à l'Institut de biologie du développement de Marseille (IBDM). Au sein de ces deux structures, il poursuit ses recherches sur les mécanismes de résistance aux infections et grâce au soutien d’un programme PEPS du CNRS en 2009, puis d’une ANR « Jeune chercheur » en 2010, il commence à s'intéresser au rôle des communautés bactériennes commensales de l'intestin de la drosophile. En 2010, il est promu chargé de recherche de première classe et défend son habilitation à diriger des recherches. En 2012, il obtient une chaire jeune chercheur de la Fondation innovation en infectiologie (FINOVI), pour créer l’équipe « Génomique fonctionnelle des interactions hôte/bactéries intestinales » à l’IGFL. Cette même année, il obtient également le label Atip-Avenir ainsi que la Dotation principale de la Fondation Schlumberger pour l'enseignement et la recherche (FSER).

Interaction bénéfique hôte-bactérie intestinale : apport du modèle drosophile (MutFlyGutBact)

La très grande majorité des organismes vivants présentent, au niveau de leur tractus intestinal, des communautés bactériennes avec lesquelles ils établissent des interactions complexes. Ces interactions sont essentielles à de nombreux aspects de la physiologie de l’hôte. Les derniers résultats  de l’équipe de François Leulier démontrent notamment que le microbiote intestinal de la drosophile influence la physiologie de son hôte en optimisant sa croissance dans des conditions de carence alimentaire. Les chercheurs ont identifié une espèce bactérienne intestinale, Lactobacillus plantarum, responsable de cette augmentation de croissance. Certaines souches de cette espèce déjà connue pour sa capacité à coloniser de nombreuses niches écologiques, y compris le tractus gastro-intestinal humain, sont commercialisées sous l’appellation de « probiotiques », ces compléments alimentaires qui seraient bénéfiques pour notre santé. Les chercheurs ont mis en évidence que Lactobacillus plantarum promeut la croissance de la drosophile via la potentialisation des signaux hormonaux qui régissent la croissance. Pris dans leur ensemble, ces résultats établissent un nouveau rôle du microbiote intestinal dans le contrôle de la croissance de son hôte. Le projet « MutFlyGutBact » vise maintenant à identifier plus largement l'effet de Lactobacillus plantarum sur la biologie de la drosophile ainsi que les mécanismes moléculaires qui sous-tendent cette association mutuellement bénéfique entre un lactobacille et son hôte eucaryote.