© AMIEL Aldine 2019

Eric RöttingerInstitut de recherche sur le cancer et le veillissement (IRCAN) - CNRS / Inserm / Université Côte d'Azur

ATIP-Avenir
Comprendre la régénération et longévité extrême

Mes recherches

Après un Doctorat en Biologie du Développement à la Station de Biologie Marine de Villefranche-sur-Mer (2002-2006, encadré par le Dr. Thierry LEPAGE), j’ai obtenu une bourse EMBO post-doctorale pour rejoindre le Centre de Recherche Biomédical du Pacifique de l’Université d’Hawaii aux USA (2007-2012, encadré par le Pr. Mark MARTINDALE). Grâce à l’obtention d’un financement ATIP-Avenir en 2012, j’ai rejoint l’Institut de Recherche sur le Cancer et le Vieillissement de Nice (IRCAN) pour établir mon équipe de recherche « Embryogénèse, Régénération & Vieillissement ». En 2014, j’ai été recruté au CNRS en tant que Chargé de Recherche (CR1) et en 2018 promu Directeur de Recherche (DR2). Profitant des caractéristiques biologiques intrigantes des cnidaires (anémones de mer, coraux, méduses) comme  leur capacité régénérative extrême, leur impressionnante résistance à des facteurs nocifs pour les cellules humaines (tels que les espèces réactives de l’oxygène - ROS), ou encore leur grande longévité voire immortalité, nous déchiffrons les mécanismes cellulaires, moléculaires, biochimiques et génétiques qui sous-tendent ces atouts forts de leur biologie.

Mon projet ATIP-Avenir

Comprendre le redéploiement des réseaux de régulation génique embryonnaire au cours du processus de régénération

La régénération est la capacité des cellules, des tissus, des organes ou même d’un organisme entier à reformer des parties du corps endommagées ou perdues et ainsi étendre la fonctionnalité et la longévité de l’entité réparée. Avec l’âge, la dégradation des capacités régénératives entraîne la perte de l’homéostasie des tissus/organes et aboutit à des maladies liées à l’âge. De façon intéressante, certains animaux tel que les cnidaires (anémones de mer, coraux, méduses) possèdent une capacité régénérative et une longévité extrême sans signe apparent de maladies.  Chez ces organismes, les parties du corps régénérées sont essentiellement identiques aux parties développées initialement lors de l’embryogenèse, ce qui suggère que des mécanismes moléculaires similaires sont présents dans ces deux trajectoires développementales. Cependant, l'origine (ovocyte vs tissu différencié), ainsi que le signal d'initiation (fécondation vs stress d'amputation) sont très différents, ce qui suggère que des éléments centraux du réseau de régulation génique embryonnaire sont redéployés et connectés à des éléments spécifiques à la régénération afin de reformer un organisme entier fonctionnel. Ainsi, le projet soutenu par le programme ATIP-Avenir (Plan Cancer) visait à répondre à cette hypothèse en comparant les deux trajectoires développementales au sein du même organisme, l’anémone de mer Nematostella vectensis. En plus de nous permettre de répondre à une question historique sur le dégrés de similitude moléculaire entre le développement embryonnaire et la régénération, cette comparaison intra-espèce révèle également des gènes et interactions géniques spécifiques à la régénération pouvant avoir un potentiel pro-régénératif. Etant donné que la capacité régénérative reste constante durant la vie de cet invertébré marin, les résultats de cette étude fourniront des éléments pour étudier et comprendre les mécanismes assurant la longévité de l’animal.