Chantal Abergel
Information Génomique et Structurale, UMR7256 CNRS-AMU
Chantal Abergel est Directrice de Recherche au CNRS et Directrice du laboratoire IGS depuis janvier 2018. Ce laboratoire a été créé en 1995 avec Jean-Michel Claverie. Il s’agissait du premier laboratoire combinant théorie et expérience Chantal Abergel étant responsable du groupe expérimental. En 2003 le laboratoire a participé à la découverte du premier virus géant Mimivirus ce qui a conduit à un recentrage thématique autour des virus géants et de leur physiologie. Le laboratoire a ainsi découvert les premiers membres des 3 autres familles de virus géants connues à ce jour: les Pandoravirus, les Mollivirus et les Pithovirus qui révolutionnent le monde de la virologie. Ces travaux ont donné lieu à une reconnaissance internationale du laboratoire et à de nombreux prix. Chantal Abergel a ainsi reçu la médaille d’argent du CNRS (2014), le prix coup d’élan pour la recherche Française de la Fondation Bettencourt Schueller (2014), le prix la Recherche (2015) et le prix Lucien Tartois de la Fondation pour la Recherche Médicale (2017). Elle a également été nommée Chevalier dans l’ordre National de la Légion d’Honneur en 2014.
Cells and giant viruses: a win-win co-evolution, VIREVOL
Les cellules et les virus géant : une co-évolution gagnant-gagnant
La découverte de Mimivirus, le premier virus icosaédrique visible au microscope optique, a été suivie de l’isolement et la caractérisation de 3 nouvelles familles de virus géants présentant des génomes d’une complexité inattendue, culminant avec Pandoravirus salinus et ses 2500 gènes dont plus des 2/3 ne ressemblent à rien de connu ni dans le monde cellulaire ni dans le monde viral. Le projet est centré sur l’hypothèse que ces virus en co-évoluant avec les cellules eucaryotes qu’ils infectent aient pu produire des avancées majeures dans l’évolution du monde cellulaire et de ces virus. Ainsi les morphologies des virions des Mollivirus et des Pandoravirus pourraient être le fruit du détournement de la machinerie cellulaire ayant permis à ces virus de se libérer des contraintes de la symétrie icosaédrique et ainsi leur permettre de faire des particules de tailles micrométriques. Réciproquement, les virus auraient pu apprendre aux cellules à compacter leur ADN. Cette question est posée par la détermination de la composition et de la structure de compaction de l’ADN des Mimiviridae ainsi que par la caractérisation de la machinerie virale qui en est responsable. La co-évolution du monde cellulaire et du monde viral pourrait ainsi être un système gagnant-gagnant en termes d’évolution.