Céline Vallot
L’ADN de nos cellules ne permet pas à lui seul de définir qui nous sommes. L’expression des gènes doit être orchestrée finement pour permettre le développement de la variété des cellules qui nous constituent. C’est là qu’intervient l’information épigénétique, qui définit la façon dont les gènes vont être utilisés par une cellule ou ne pas l’être, grâce notamment à des modifications réversibles des protéines entourant l’ADN. Céline Vallot s’intéresse aux rôles des processus épigénétiques chez l’humain, pour comprendre comment ils influent sur le phénotype cellulaire dans des contextes physiologiques aussi bien que pathologiques. Elle combine pour cela des analyses intégrées de données génomiques par des algorithmes dédiés et des expériences d’imagerie et biologie moléculaire.
En travaillant d’abord sur les cancers de la vessie, Céline a montré avec ses collègues l’existence de larges aberrations épigénétiques qui répriment l’expression de groupes entiers de gènes dans les tumeurs les plus agressives, ouvrant de nouvelles perspectives diagnostiques et de recherche clinique. C’est ensuite en étudiant les mécanismes épigénétiques pendant les étapes précoces du développement humain, qu’elle a découvert un nouvel ARN non codant, propre aux humains, qui forme un nuage sur le chromosome X actif dans les cellules de l’embryon et dans les cellules souches embryonnaires. Cet ARN, unique en son genre, protège le chromosome X d’être inactivé précocement par des mécanismes épigénétiques.
Désormais, Céline va étudier avec sa propre équipe la dynamique des altérations épigénétiques dans le cancer du sein pour comprendre quand et comment elles sont acquises au cours de la progression tumorale. Cette modélisation à l’échelle de la cellule, à pour objectif de définir précisément leur potentiel thérapeutique.
Epigénétique et Destin Cellulaire
Equipe ARNs non-codants, Différenciation et Développement
(CNRS, Institut Curie, UPMC)
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