© Matt Jessop, 2018

Anne ChevallereauChercheuse CNRS à l'Institut Cochin

Prix Paoletti

Microbiologiste de formation, Anne Chevallereau est passionnée par l’étude des virus qui infectent les bactéries, appelés bactériophages. Sa thèse, effectuée sous la direction du Dr. Laurent Debarbieux, a cherché à décrypter comment les phages piratent les machineries moléculaires de leur bactérie hôte (2013-2017, Université Paris Cité, Institut Pasteur). Elle a ensuite rejoint le laboratoire du Prof. Edze Westra (2017-2020, Université d’Exeter, Royaume-Uni) où ses travaux de post-doctorat se sont intéressés à mieux comprendre comment les bactéries se défendent face à ces virus prédateurs. Elle obtient un poste de chargée de recherche CNRS pour continuer ses recherches au sein de l’Institut Cochin en 2020.

Face à l’augmentation de l’antibiorésistance, l’utilisation des phages apparait comme une alternative thérapeutique prometteuse. Néanmoins, les bactéries ont aussi la capacité de devenir résistantes aux phages. Des études récentes ont révélé que des phages qui ont la capacité de s’intégrer dans le génome bactérien, appelés prophages, codent eux-mêmes pour des mécanismes permettant d’éliminer des phages compétiteurs. Les prophages sont des éléments génétiques très mobiles qui peuvent se transmettre d’une souche bactérienne à une autre et, de fait, sont potentiellement des acteurs négligés de la dissémination des résistances anti-phage. En combinant des approches de biologie moléculaire, de génomique et d’évolution expérimentale, Anne Chevallereau cherche à élucider ces interactions phage-phage et leurs conséquences sur l’évolution de la résistance chez le pathogène opportuniste Pseudomonas aeruginosa.