© Alexandre Darmon/Art in Research pour la Fondation Bettencourt Schueller

Amaury François

Médaille de bronze du CNRS

Amaury François, neurobiologiste, lauréat de la médaille de bronze du CNRS

Amaury François, chercheur à l’Institut de génomique fonctionnelle (IGF – CNRS/Inserm/université de Montpellier), étudie les mécanismes neuronaux reliant le toucher social et affectif à l’émergence d’émotions. Il est récompensé pour ses travaux par la médaille de bronze du CNRS.

 

Le toucher ne nous permet pas uniquement d’apprécier des stimuli externes. Il revêt aussi une dimension émotionnelle, agréable ou non, qui est cruciale à la survie des mammifères. Dans le cadre de sa thèse, Amaury François s’intéresse dans un premier temps aux neurones sensoriels, responsables de la détection de la douleur. Lors d’un post-doctorat à l’université de Stanford (États-Unis), il se focalise ensuite sur la façon dont ces neurones sont connectés à la moelle épinière. À son retour en France, le neurobiologiste décide finalement de mettre son expertise acquise sur la douleur au profit de l’étude d’une sensation bien plus agréable : le toucher social et affectif.

« Mes recherches visent à comprendre comment le toucher acquiert une valeur émotionnelle. Autrement dit, je veux identifier les réseaux de neurones qui vont détecter et transmettre un toucher plaisant et la manière dont cela influence les comportements sociaux des souris », explique Amaury François. En 2022, avec l’aide de l’équipe d’Emmanuel Bourinet à l’IGF, le chercheur démontre l’existence d’une population de neurones cutanés responsable du toucher affectif : les mécanorécepteurs C-LTMR. « L’activation de ces neurones initie des interactions sociales. À l’inverse, lorsque leur activité est limitée par des mutations de naissance, nous observons que les animaux sont beaucoup moins sociables que les autres », décrit Amaury François. Riche de cette découverte, il crée sa propre équipe en 2023 grâce à un financement Impulscience© de la Fondation Bettencourt-Schueller.

Les scientifiques de cette jeune équipe souhaitent désormais dévoiler la suite du circuit qui relie ces neurones au comportement. « Nous nous intéressons notamment à la façon dont l’information transmise par ces récepteurs est intégrée au niveau de nos cortex émotionnels, c’est-à-dire le cortex insulaire et le système limbique », précise Amaury François. À terme, ces travaux fondamentaux pourraient éclairer notre compréhension des troubles du neuro-développement pour lesquels le toucher social est dérégulé, comme l’autisme.

« Cette médaille me réconforte dans l’orientation de mes recherches, mais elle récompense surtout l’ensemble de ma formidable équipe qui est à la base de tous ces travaux ».
Amaury François