© Lebreton Alice, 2015

Alice LebretonInstitut de biologie de l’École normale supérieure (IBENS) - CNRS / ENS Paris / Inserm ; INRA

ATIP-Avenir
Comment la cellule adapte-t-elle rapidement l’expression de ses gènes à une infection
bactérienne ?

Mes recherches

Chercheuse à l’INRA en biologie moléculaire, mon domaine de recherche concerne les interactions hôte-pathogène, plus précisément la microbiologie cellulaire et la régulation de l’expression des gènes. Au cours de mon doctorat à l’Institut Pasteur (2002-2006), je me suis formée à la biologie de l'ARN, à la biochimie des protéines et à la génétique en étudiant les mécanismes moléculaires et la dynamique de l'assemblage des ribosomes eucaryotes, sous la direction de Micheline Fromont-Racine et Alain Jacquier. En post-doctorat dans le laboratoire de Bertrand Séraphin (2006-2008), j’ai identifié une nouvelle activité de clivage dans l’exosome, un complexe de dégradation des ARN. Recrutée en 2008 dans le laboratoire de Pascale Cossart à Institut Pasteur, j’ai travaillé pendant six ans avec Hélène Bierne sur la caractérisation d'une nucléomoduline de la bactérie pathogène Listeria monocytogenes qui interfère avec un complexe chromatinien répresseur dans le noyau des cellules humaines.

Depuis 2015, mon équipe à l'Institut de biologie de l'École normale supérieure étudie comment l'expression des gènes est remodelée lors de l'infection de cellules épithéliales humaines par Listeria, avec un accent particulier sur les régulations post-transcriptionnelles. Nous développons également des approches innovantes pour la détection des facteurs de virulence bactériens sécrétés dans les cellules infectées, adaptées à la microscopie en temps réel, ou à des fins protéomiques.

Mon projet ATIP-Avenir

Réponse post-transcriptionnelle des cellules humaines aux bactéries intracellulaires - InfRNAL

La bactérie Listeria monocytogenes, contaminant alimentaire fréquent, est l’agent pathogène responsable de la listériose, une maladie grave pour les femmes enceintes ou les personnes âgées. La prolifération de cette bactérie dans les cellules qu'elle infecte s'accompagne d’un remaniement de leur expression génétique et des fonctions cellulaires. Le projet de l’équipe ATIP-Avenir Infection et Devenir de l’ARN porte sur l'étude des régulations post-transcriptionnelles affectant la stabilité et la traduction des ARN messagers eucaryotes lors de l'infection. Quatre questions principales nous guident: L’infection a-t-elle un impact sur la stabilité des ARN ? La traduction est-elle perturbée par l’infection ? Quels mécanismes moléculaires de la bactérie ou de la cellule infectée sont impliqués dans ces processus ? Quelles en sont les conséquences sur l’issue de l’infection ?

Nos travaux combinent des méthodologies récentes en génomique fonctionnelle comme le ribosome profiling à des approches plus classiques de microbiologie cellulaire, afin de mieux comprendre la dynamique et les mécanismes d’adaptation de l’expression génétique de la cellule à l’infection, ainsi que de caractériser de nouveaux facteurs de virulence.