Ali Maziz
Médaille de bronze pour Ali Maziz et ses recherches en neuro-ingénierie
Ali Maziz développe des implants cérébraux souples et biocompatibles pour mieux comprendre différents troubles neurologiques et améliorer leur prise en charge. Le chercheur du Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes (LAAS-CNRS) est récompensé par la médaille de bronze du CNRS.
Après un doctorat en ingénierie des matériaux, Ali Maziz aurait pu mettre son expertise au service de nombreuses applications. C’est lors d’un post-doctorat en Suède qu’il commence à s’intéresser à la bioélectronique pour la santé. Il rejoint ensuite le LAAS en 2018 où il se spécialise en neuro-ingénierie. « Mes recherches portent sur le développement d’interfaces neurales implantables pour la détection et la modulation précise de signaux neuronaux émis par le cerveau », explique le chercheur. Il explore également les mécanismes électrochimiques et biochimiques sous-jacents à l’activité cérébrale pathologique notamment dans le contexte de l’épilepsie. L’objectif : développer de nouvelles méthodes de biodétection de ces troubles.
Ses recherches répondent plus largement aux besoins médicaux d’implants moins invasifs, acceptés par notre corps et dotés d’une meilleure résolution. Le choix des matériaux est alors crucial. « La plupart des dispositifs utilisés en clinique sont à base de matériaux trop rigides, ce qui ne correspond pas aux caractéristiques de notre cerveau qui est un organe mou. Je me concentre davantage sur des matériaux souples et étirables, biocompatibles et non-toxiques, qui se rapprochent le plus possible de l’anatomie et de l’architecture de notre cerveau », décrit Ali Maziz.
Il a par exemple mis au point un protocole d’élaboration d’interfaces neurales à base de fibroïne de soie, une protéine naturelle extraite de cocons formés par des insectes. Le chercheur utilise aussi des matériaux synthétiques biocompatibles comme le parylène. Les implants souples à base de ce dernier servent par exemple à la stimulation électrique pour le traitement de la maladie de Parkinson. Par ailleurs, le chercheur développe des implants résorbables à base de protéines et d’acides aminés pour l’aide au diagnostic de l’épilepsie. Utiliser de tels implants éliminerait le danger et le coût de retirer les électrodes à la fin de la période d’implantation. À Ali Maziz de conclure : « Le cerveau est un organe complexe dont on maîtrise encore peu le fonctionnement. Il y a donc un réel intérêt fondamental à mes recherches et cela m’est cher de contribuer à offrir à des personnes la possibilité de vieillir en bonne santé ».