Le CNRS ouvre un laboratoire international à Melbourne dédié à la recherche sur les cancers métastatiques

International

Le 6 novembre 2024, à Melbourne, le CNRS et l'Université de Melbourne ont signé la création de l'IRL PHANTOM (Plasticité, Hétérogénéité et Microenvironnement Tumoral). Ce nouveau laboratoire international, sous la direction conjointe de Frédéric Hollande et Patrick Mehlen, se consacrera à l'étude des cancers métastatiques colorectaux et pancréatiques. L'objectif est d'explorer la plasticité et l'hétérogénéité tumorales en utilisant des approches innovantes en biologie quantique et génomique, afin de mieux comprendre ces cancers et développer de nouvelles thérapies.

Le CNRS et l’Université de Melbourne ont signé la création du laboratoire international de recherche (IRL) PHANTOM (Plasticité, Hétérogénéité et Microenvironnement Tumoral) le 6 novembre 2024 à Melbourne. Ce laboratoire est le fruit d'une collaboration entre Frédéric Hollande, professeur à l’Université de Melbourne et expert en plasticité des cancers, et Patrick Mehlen, directeur de recherche au CNRS1  et membre de l’Académie des sciences. Ensemble, ils dirigent ce projet ambitieux qui se penche sur l'influence du microenvironnement sur la plasticité et l’hétérogénéité des cellules cancéreuses.

PHANTOM se concentre sur la compréhension des variations cellulaires au sein des tumeurs grâce à l'intégration d'approches de génomique à cellule unique. Le laboratoire vise également à identifier des biomarqueurs spécifiques, susceptibles de mener à de nouvelles stratégies thérapeutiques. Ainsi, les travaux de recherche de ce laboratoire s’articulent autour de trois axes principaux : le développement d’un anticorps innovant destiné à bloquer des interactions critiques entre cellules cancéreuses, l’étude de l’instabilité génomique et de la plasticité cellulaire, ainsi que l’analyse des signaux environnementaux qui influencent la progression des tumeurs.

Le laboratoire PHANTOM est situé au Victorian Comprehensive Cancer Centre, où il profite des infrastructures de recherche de Melbourne. Il établit des collaborations avec des partenaires industriels dans les secteurs des biotechnologies et des technologies quantiques. Grâce à des financements conjoints provenant d’Australie, de France et d’Europe, le laboratoire est en mesure d’accélérer ses projets de recherche. Frédéric Hollande a d’ailleurs obtenu un financement de 1,3 million de dollars pour développer de nouveaux outils thérapeutiques et biomarqueurs pour le traitement du cancer du pancréas. Cette initiative illustre l'engagement du CNRS à encourager l'innovation par le biais de partenariats internationaux. PHANTOM bénéficiera également du soutien de CNRS Innovation, pour faciliter la création de start-ups et favorise l'application des découvertes scientifiques.

La création de ce laboratoire représente un jalon important dans le renforcement des relations entre le CNRS et l’Australie, contribuant ainsi à l’avancement de la recherche en santé et en technologies quantiques. Avec l’appui d’Invest Victoria et des collaborations solides dans les milieux académiques et industriels, le CNRS a pour ambition d’élargir son impact à l’échelle mondiale en développant des solutions innovantes pour lutter contre des cancers difficiles à traiter.

  • 1Au Centre de recherche en cancérologie de Lyon (CRCL, CNRS, Inserm, Université Claude Bernard, Centre Léon Bérard)
© Invest Victoria

De gauche à droite : Tim Pallas MP, trésorier de Victoria, Duncan Maskell, Vice-chancelier de l'Université de Melbourne, Paule Ignatio, consule générale de France à Melbourne, Antoine Petit, président-directeur général du CNRS, Danni Jarrett, président-directeur général  d'Invest Victoria et de Global Victoria et Amanda Caples, Lead Scientist de Victoria

Qu’est-ce qu’un IRL ?

Un International Research Laboratory (IRL) est une structure de recherche internationale mise en place par le CNRS, dans le cadre d'une collaboration avec une institution étrangère unique. Ces laboratoires permettent à des équipes de scientifiques français et étrangers de travailler ensemble sur des projets de recherche autour d'axes scientifiques communs. Localisés dans un même lieu, ils structurent la coopération scientifique à long terme entre les institutions partenaires.

Les IRL sont établis pour une durée de 5 ans et impliquent une forte internationalisation des équipes ainsi qu'une co-localisation des activités de recherche. Leur mise en place est basée sur des collaborations préexistantes et fait l'objet d'une évaluation par des pairs en fonction de critères tels que la qualité scientifique, la pertinence de la collaboration, et les retombées attendues. Une convention est négociée pour formaliser la création du laboratoire.

Pour en savoir plus : Coopérer à l'international avec les outils structurants du CNRS