Johan DecelleChercheur au Laboratoire de physiologie cellulaire et végétale - LPCV (CNRS/CEA/Inrae/Université Grenoble Alpes)
La recherche de Johan Decelle vise à étudier les interactions symbiotiques dans le plancton marin unicellulaire entre une microalgue et un hôte. Afin de comprendre comment ces deux cellules interagissent, Johan combine des approches d’imagerie subcellulaire haute résolution (microscopie électronique en 3 dimensions, imagerie spectrométrie de masse) et de la transcriptomique. Johan a effectué une thèse (2009-2012) et un premier post-doctorat à la Station Biologique de Roscoff (CNRS – Sorbonne Université), sous la supervision de Fabrice Not et Colomban de Vargas, et a participé à l’expédition Tara-Oceans. Johan obtient ensuite une bourse européenne Marie Sklodowska Curie pour un projet postdoctoral à Leipzig (Allemagne) à l’institut Helmholtz. En 2018, il revient en France sur Grenoble et créé une équipe (« Photosymbiose ») dans le laboratoire Physiologie Cellulaire et Végétale (UMR5168) grâce à une chaire d’excellence de l’Université de Grenoble Alpes puis une bourse ATIP-Avenir du CNRS. Il est recruté ensuite au CNRS en tant que Chargé de Recherche en 2023.
SymbiOCEAN : La connexion structurale et métabolique dans la photosymbiose océanique
Le plancton marin unicellulaire peut établir différents types de symbioses pour obtenir de l'énergie. La photosymbiose, par laquelle les cellules hôtes intègrent temporairement des microalgues ou seulement leurs chloroplastes est une interaction clé dans l’océan au niveau écologique et évolutif. Cette symbiose alimentée par l’énergie du soleil est à l'origine du chloroplaste chez les eucaryotes, une innovation évolutive majeure qui a répandu la photosynthèse dans l’arbre du vivant. Malgré son importance dans les océans, on ne connait pas bien la façon dont une machinerie photosynthétique (microalgue ou chloroplaste) est structurellement et métaboliquement intégrée dans une cellule hôte et quels sont les mécanismes sous-jacents qui permettent aux cellules de transporter les sucres, le principal produit de la photosynthèse et la monnaie énergétique. En étudiant des systèmes symbiotiques non-modèles, le projet SymbiOCEAN vise à développer de nouveaux outils d'imagerie et de génétique pour disséquer mécaniquement cette interaction métabolique clé à différentes échelles. Combinant biologie structurale, écophysiologie et évolution, ce projet interdisciplinaire permettra de résoudre des questions fondamentales liées à la symbiose entre deux cellules et fera progresser notre compréhension sur le fonctionnement des écosystèmes marins.