Jérôme BoisbouvierDirecteur de recherche CNRS
Jérôme Boisbouvier a étudié la Chimie l’Ecole Normale Supérieure et la Biophysique Moléculaire à Sorbonne Université. Il a obtenu son doctorat de Physique en 2000 à l’Université Grenoble Alpes. En 2001, il poursuit une formation post-doctorale aux NIH (USA). Il est recruté au CNRS en 2004 pour rejoindre l’Institut de Biologie Structurale à Grenoble, il obtient une habilitation à diriger des recherches en Biologie en 2008. Cette même année, il obtient le prix Paoletti du CNRS pour ses travaux en sciences de la vie, ainsi que la médaille de Bronze du CNRS en chimie et en sciences biologiques. Jérôme Boisbouvier a été promu en 2010 Directeur de Recherche au CNRS. Son équipe de recherche s’intéresse principalement au développement de méthodes de marquage isotopique et de spectroscopie pour repousser les frontières d’application de la RMN en biologie. Ces travaux lui ont permis de décrocher en 2010 une première bourse ERC (catégorie "Consolidator"). En 2014, il reçoit un financement ERC "Proof of Concept", afin de disséminer les innovations en marquage isotopique développées par son équipe. Il est désormais lauréat d’une troisième bourse ERC "Advanced Grant" 2022, pour le projet XXL-NMR.
XXL-NMR : Nouvelles routes pour l'étude par RMN d'assemblages biomoléculaires de très grande taille
La cellule est un ensemble de machines moléculaires dynamiques. La spectroscopie RMN est la méthode de choix pour observer, à une résolution atomique, les changements de conformation complexes, les interactions transitoires et la dynamique des protéines. L’augmentation de la largeur des signaux RMN et les superpositions importantes des signaux empêchent l’analyse des spectres RMN de la plupart des grands assemblages hétéro-oligomériques. Le projet XXL-NMR vise à développer une approche permettant de simplifier considérablement les spectres RMN de très grands complexes protéiques et leur analyse à la résolution atomique. De nouveaux schémas d’édition de fréquence RMN seront inventés pour acquérir des spectres RMN avec une sensibilité et une résolution exceptionnelles pour les complexes à rotation très lente. Une méthode de marquage isotopique spécifique pour produire des protéines qui sont visibles par RMN uniquement sur les sites demandés sera mise au point, de même qu’une stratégie combinatoire pour réduire le temps nécessaire à l’attribution spécifique de chaque signal RMN (passage de plusieurs mois à quelques heures). La performance de ces méthodes révolutionnaires de RMN sera démontrée à l’aide de plusieurs complexes actuellement hors de portée de la RMN en solution. Ce projet propulsera les applications biologiques de la RMN bien au-delà de leurs limites actuelles, transformant la spectroscopie RMN en solution en une méthode hautement compétitive pour l’étude de grands assemblages biomoléculaires pertinents sur le plan médical et de machines moléculaires considérées jusqu’à présent comme non accessibles.