Teva VernouxDirecteur de recherche CNRS
Après une thèse (1998-2002) à l’Institut Jean-Pierre Bourgin à Versailles, Teva Vernoux effectue un postdoctorat dans le laboratoire de Philip Benfey à l’Université de Duke aux Etats-Unis avant de rejoindre le laboratoire Reproduction et Développement des Plantes (RDP) à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon en 2005. Il pilote depuis 2011 une équipe travaillant sur le rôle des hormones végétales dans la régulation des identités cellulaires et la construction dynamique de l’architecture des plantes au laboratoire RDP, et a été directeur du laboratoire de 2016 à 2020. Ses travaux ont été récompensés par le Human Frontier Science Program Career Development Award en 2007, la médaille de Bronze du CNRS en 2013 et le prix Leconte pour la biologie intégrative en 2014.
Projet TEMPO : Comment les cellules donnent le tempo de la construction rythmique de la tige chez les plantes
Quelles règles régissent la temporalité de notre croissance, et plus largement celle de tout être vivant pluri-cellulaire ? Cette question est essentielle pour comprendre comment animaux et plantes construisent leur forme. Nous observons en effet, chez plantes et animaux, des mécanismes de production rhythmique des tissus et organes, qui dessinent le plan d’organisation suivant un tempo précis. Chez les plantes, cette construction rhythmique ne se cantonne pas à l’embryogenèse qui mène à la germination d’une graine : elle repose notamment sur un mécanisme original qui contrôle le tempo de la production des feuilles et des fleurs. Ce mécanisme permet la création rythmée des organes (feuilles, fleurs), avec une fréquence bien définie, grâce à une redistribution dynamique de l’hormone végétale auxine à l’extrémité des tiges. Et cela tout au long de la vie d’une plante. Le projet TEMPO explorera une hypothèse novatrice pouvant expliquer le tempo de la production rythmique des organes: les cellules mémoriseraient dans leur chromatine l'historique de leur exposition à l'auxine, afin de filtrer le bruit présent dans l’information donnée par l’auxine et de déterminer de façon robuste le tempo de l’organogenèse. En combinant imagerie sur tissus vivants, génomique sur cellules uniques, biologie synthétique, optogénétique et modélisation computationnelle, le projet visera non seulement à modifier les mécanismes de l’enregistrement épigénétique de l’information donnée par l’auxine mais aussi à démontrer que le tempo de la construction des tiges peut être manipulé de manière prédictive.