Michel Labouesse
Lauréat d'une ERC Advanced Grant 2011
Institut de génétique de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC) - CNRS/Inserm/Université de Strasbourg
Michel Labouesse est ancien élève de l’Ecole polytechnique. A la sortie de l’X, il choisit d’effectuer une thèse au Centre de génétique moléculaire (CGM) du CNRS dans le laboratoire de Piotr Slonimski, qui est à l’origine de nombreuses découvertes en génétique mitochondriale. Puis, attiré par la simplicité du ver nématode Caenorhabditis elegans, découvert à l’occasion d’un séminaire, il entame un postdoctorat sur ce modèle d’étude à l’Institut de technologie du Massachussetts (MIT) aux Etats-Unis, dans le laboratoire de Bob Horvitz, l’un des pionniers du domaine. En 1992, il rentre à l’IGBMC et obtient un financement ATIP pour démarrer son équipe qui est alors la première à utiliser le système C. elegans en France. Il oriente ses recherches vers l’analyse des mécanismes qui définissent la forme des cellules épithéliales. L’approche, cellulaire au départ, s’oriente progressivement vers la prise en compte des forces physiques, qu’il a étudié au tout début de sa formation. Michel Labouesse est recruté au CNRS en 1983 et obtient le statut de directeur de recherche de première classe en 2004.
Dissection systématique du rôle des forces physiques au cours de la morphogénèse et de la cicatrisation (MorphoRCE)
L’idée que des forces physiques puissent influencer un processus biologique est désormais bien acceptée. En revanche, la liste des processus cellulaires connus qui sont influencés par ces forces reste très limitée et on connaît très mal les mécanismes moléculaires ou les paramètres biophysiques impliqués dans la mécano-sensation. L’objectif du projet mis en place par Michel Labouesse est de parvenir à une réponse intégrée du rôle des forces physiques qui contribuent à la morphogenèse de l’embryon du ver C. elegans et au cours de la cicatrisation chez les vertébrés. Ce projet fait tout aussi bien appel à des approches génétiques, que biophysiques ou de modélisation et repose sur la mise au point de biocapteurs des micro-forces physiques exercées au sein des cellules épithéliales pendant le développement et après blessure. Compte tenu des lois générales de la physique et de la conservation des processus biologiques au cours de l’évolution, ce projet aura très certainement des retombées dans le domaine médical, dans la mesure où le cancer et certaines maladies liées à l’âge reposent sur une altération des propriétés mécaniques des cellules.