Laure Bally-Cuif
Lauréate d'une ERC Advanced Grant 2012
Neurobiologie et développement - CNRS, Gif-sur-Yvette
Laure Bally-Cuif est ancienne élève de l’Ecole normale supérieure (ENS) de Paris. Intéressée par le développement du système nerveux, elle effectue un doctorat à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière puis à l’ENS, sous la direction de Marion Wassef. Sa thèse porte sur les mécanismes de mise en place de frontières organisatrices au sein du tube neural des embryons de mammifères et d’oiseaux. Elle s’oriente ensuite vers un modèle émergent, le zebrafish, qui permet de combiner embryologie expérimentale et génétique. Elle réalise un premier stage postdoctoral chez Robert Ho à l’Université de Princeton aux Etats-Unis, puis intègre le CNRS en 1996 en tant que chargée de recherche. Après un second stage postdoctoral au Centre Helmholtz de Munich en Allemagne, elle créé, en 2000, son propre groupe de recherche à Munich et développe un programme pour étudier les mécanismes moléculaires et cellulaires du maintien des progéniteurs neuraux, ou « cellules souches neurales », dans le cerveau embryonnaire et adulte du zebrafish. Elle obtient pour ses travaux le Prix Heinz-Maier Leibnitz de l’Agence allemande de moyens pour la recherche (DFG). Laure Bally-Cuif réintègre le CNRS en 2009 en tant que directrice de recherche et installe son équipe au laboratoire Neurobiologie et développement, avec l’aide d’une chaire d’excellence de l’Agence nationale de la recherche (ANR) et de l’Ecole des neurosciences de Paris (ENP), ainsi que du Grand prix de la Fondation Schlumberger pour l’éducation et la recherche.
Dynamique et homéostasie des zones germinatives du cerveau adulte de vertébré (SyStematics)
Il est maintenant reconnu que des cellules progénitrices, appelées « cellules souches », se maintiennent dans le cerveau adulte des vertébrés. Ces cellules s’organisent en zones germinatives locales, capables de générer de nouveaux neurones dans le cerveau mature. Le maintien de populations souches est cependant d’efficacité variable selon la région cérébrale ou la situation physiologique et suivant l’espèce considérée. Le projet « SyStematics » propose une approche intégrée, de la molécule au comportement des populations cellulaires, pour analyser les mécanismes qui contrôlent l’homéostasie des zones germinatives du cerveau chez le zebrafish. Au contraire des mammifères, ce poisson maintient une grande quantité de cellules souches neurales adultes, qui forment une monocouche superficielle dans le cerveau antérieur. Mettant à profit cette situation exceptionnelle, le projet encadré par Laure Bally-Cuif repose sur la mise au point de techniques de traçage et d’imagerie en temps réel des populations souches sur l’animal vivant. Ainsi, il sera possible de disposer d’un modèle quantitatif et dynamique du comportement des progéniteurs neuraux et des interactions moléculaires et cellulaires qui le sous-tendent. Cette plateforme permettra de comparer le zebrafish aux mammifères et de comprendre des situations pathologiques comme les tumeurs, au cours desquelles des populations souches s’amplifient, ou comme l’effet de drogues d’addiction, qui provoquent une attrition de ces progéniteurs.