Les maladies infectieuses comme moteur de l’évolution : les défis à venir

Roscoff (Bretagne), France, 6-10 septembre 2014

 

Date limite d'inscription : 2 mai 2014

 

Président : Manfred MILINSKI

Department of Evolutionary Ecology, Max Planck Institute for Evolutionary Biology, August Thienemann Strasse 2, D-24306 Ploen, Allemagne
Tel.: +49 (0) 4522 763254 – Télécopie : +49 (0) 4522 763310
Mèl : milinski@evolbio.mpg.de

 

Vice-présidente : Ana RIVERO

MIVEGEC - CNRS UMR 5290, Centre de Recherche IRD, 911 Avenue Agropolis, 34394 Montpellier cedex 5, France
Tel. : +33 (0) 4 67 41 63 73 – Télécopie : +33 (0) 4 67 41 62 99
Mèl : ana.rivero@montp.cnrs.fr

 

Il est envisageable qu’aucun animal ou plante aient évolué sur terre s’ils n’avaient pas été contraints de se reproduire sexuellement afin de compenser les effets négatifs des maladies infectieuses. Sans ces maladies, la reproduction asexuée prévaudrait. Ce mode de reproduction présente cependant certains problèmes puisqu’il ne produit pas d’amélioration évolutive et conduit à la dégénérescence génétique par accumulation de mutations délétères. Les maladies infectieuses sont donc, dans les faits, le moteur de la reproduction sexuelle et donc de l’évolution.

Cette conférence est organisée en quatre sessions :

1. La diversité changeante des maladies infectieuses : un défi complexe pour la rescousse évolutive de l’hôte. Les maladies infectieuses ont toujours de l’avance dans la course contre leurs hôtes. Nous discuterons tout d’abord des processus génétiques générant de nouveaux mécanismes de virulence et de leur capacité à augmenter la diversité des pathogènes. Ensuite, nous discuterons de la variation présente dans les niveaux d’expression des gènes de virulence, et du potentiel de ces niveaux d’expression à être transmis de générations en générations (épigénétique).

2. La variance génétique de l’hôte comme réponse évolutive à l’infection. Ne pouvant pas prévoir la direction dans laquelle les maladies infectieuses vont évoluer à l’avenir, les hôtes ont tout intérêt à maintenir une grande diversité génétique au sein de leurs gènes immunitaires. En effet, ces gènes sont souvent fortement polymorphes. Comment ce polymorphisme évolue-t-il et se maintient-il dans les populations? Nous aborderons les approches théoriques et empiriques qui permettent de résoudre cette énigme.

3. La plasticité phénotypique comme réponse de l’hôte à l’infection : la contre-stratégie épigénétique. Le phénotype de l’hôte est drastiquement altéré suite à l’infection par un pathogène. Dans ce contexte, les modifications épigénétiques constituent une source de variation non-génétique polyvalente et rapidement disponible permettant à l’hôte de répondre efficacement à la pression parasitaire. Les exemples les plus fascinants de ces changements sont ceux qui résultent d’une stratégie manipulatrice du parasite (destinée à maximiser sa survie et transmission) où des mécanismes épigénétiques peuvent rentrer aussi en jeu.

4. L’équilibre mobile de la Reine Rouge – est ce que c’est inévitable ?  L’hypothèse de la Reine Rouge prévoit une course aux armements entre les hôtes et leurs parasites. Pour éviter de perdre cette course, les hôtes doivent incessamment renouveler leurs mécanismes de résistance et de tolérance, impliquant que les gènes codant pour ces processus soient fortement polymorphes. De façon similaire, les maladies infectieuses doivent se diversifier en permanence pour éviter d’être détectées, et cette dynamique participe directement au maintien de la course effrénée de la Reine Rouge. Différentes contributions seront apportées lors de cette conférence, certaines en support de l’hypothèse de la Reine Rouge, d’autres allant à son encontre.

 

Conférenciers invités
(titres provisoires)

 

ALIZON Samuel (Montpellier, France)
Infections multiples et évolution de la virulence

BOLNICK Daniel (Austin, USA)
Le génotype CMH de classe II modifie à la fois la communauté microbienne intestinale et la composition des communautés d'helminthes chez l'épinoche

BONNEAUD Camille (Exeter, Royaume-Uni)
Evolution de la résistance de l’hôte et de la virulence du pathogène suite aux épidémies de maladies émergentes

BOOTS Mike (Exeter, Royaume-Uni)
Moteurs épidémiologiques de la coévolution de la diversité hôte-parasite

BUCKLING Angus (Exeter, Royaume-Uni)
Les virus comme moteurs de l’évolution bactérienne sur des échelles de temps écologiques

CHARBONEL Nathalie (Montpellier, France)
Génomique adaptative de la tolérance des Campagnols Roussâtres aux hantavirus Puumala en Europe

DAY Troy (Kingston, Canada)
Dynamique évolutive de la résistance aux médicaments

DOBSON Andy (Princeton, USA)
Coévolution asymétrique d'un pathogène émergent: études à différentes échelles spatiales et temporelles

EBERT Dieter (Bâle, Suisse)
La génétique des populations et la dynamique de la reine rouge.

EDWARDS Scott (Harvard, USA)
Rôle du pathogène et charge parasitaire dans l’interaction entre le Roselin du Mexique et Mycoplasma gallisepticum

EIZAGUIRRE Christophe (Kiel, Allemagne)
Interactions hôte-parasite – un moteur pour la spéciation

GANDON Sylvain (Montpellier, France)
La malaria manipule les moustiques

GIRAUD Tatiana (Paris-Sud, France)
Types sexuels, sexes, sexe, pas de sexe, sexe avec des clones, et chromosomes sexuels chez les champignons

GRAHAM Andrea (Princeton, USA)
La dynamique intra-hôte de la défense optimale

GRUNAU Christoph (Perpignan, France)
Les pangenes de Darwin et les Dauermodifikations de Jollos – mythe ou réalité ? Leçons tirées du parasite humain Schistosoma mansoni

GUPTA Sunetra (Oxford, Royaume-Uni)
Interactions épistatiques entre hémoglobinopathies qui protègent contre le paludisme et conséquences sur leur épidémiologie

KOSKELLA Britt (Exeter, Royaume-Uni)
Coévolution entre bactéries et phages dans un hôte à grande longévité

LAZZARO Brian (Cornell, USA)
Complexité de fonction et évolution de l’immunité chez les insectes

McCOY Karen (Montpellier, France)
Evolution de la spécialisation sur l’hôte et circulation des maladies à transmission vectorielle

MILINSKi Manfred (Ploen, Allemagne)
Signalisation olfactive de l’immunogénétique dans le choix du partenaire

MORET Yannick (Dijon, France)
Ecologie évolutive et mécanismes de l’immunité transgénérationnelle chez les insectes

REECE Sarah (Edinburgh, Royaume-Uni)
Plasticité des phénotypes parasitaires: implications écologiques et évolutives pour les maladies

RIVERO Ana (Montpellier, France)
Bien plus que des seringues volantes : écologie évolutive des moustiques infectés par Plasmodium

SCHMID-HEMPEL Paul (Zurich, Switzerland)
Les infections entrainent-elles l’évolution de la flore microbienne chez les insectes sociaux?

SCHNEIDER David (Stanford, USA)
Vision à long terme et stratégie de rétablissement chez les hôtes infectés

SCHULENBURG Hinrich (Kiel, Allemagne)
Candida elegans comme hôte modèle: Adaptations rapides et complexes contre les microbes infectieux

SIVA-JOTHY Mike (Sheffield, Royaume-Uni)
Symbiontes et immunité cellulaire chez les insectes

SORCI Gabriele (Dijon, France)
Evasion immunitaire et évolution des défenses chez l’hôte

VARALDI Julien (Lyon, France)
Les virus comme acteurs importants dans les interactions hôte-parasite

WEBSTER Joanne (London, Royaume-Uni)
Evolution des schistosomes dans un monde changeant

 

Date limite d’inscription : 2 mai 2014

 

Droits d'inscription, incluant les frais de séjour (chambre et repas)

420€ pour les doctorants
695€ pour les autres participants

 

Dépôt des candidatures pour inscription
Le nombre de participants est limité à 115 personnes. Les scientifiques et étudiants en thèse intéressés par la conférence doivent adresser :

- leur curriculum vitae
- la liste de leurs principales publications des trois dernières années
- le résumé de leur présentation

au président de la conférence (milinski@evolbio.mpg.de) avant la date limite. Après cette date, les organisateurs sélectionneront les participants. Sauf exception admise par le président, il est souhaitable que les candidats sélectionnés présentent leurs travaux pendant la conférence, soit sous forme d'affiche, soit par une brève communication orale en séance. Les organisateurs choisiront la forme sous laquelle se feront les présentations. Les informations sur le mode et la date de paiement seront adressées en temps voulu aux participants sélectionnés.