Quand un virus à ARN devient fidèle : vers de nouvelles stratégies de lutte contre les coronavirus
Depuis le début du 21e siècle, deux types de coronavirus hautement pathogènes ont émergé : en 2003, la pandémie du SARS 1 a contaminé 8 000 personnes parmi lesquelles 900 ont péri ; depuis fin 2012, le virus du MERS 1 a infecté plus de 2 100 personnes, avec 35 % de mortalité. A l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement contre les coronavirus – même la ribavirine, antiviral à large spectre d’action, n’a pas d’effet. Des chercheurs du CNRS et d’Aix-Marseille Université ont compris pourquoi, ouvrant la voie à de nouvelles stratégies de lutte contre ces maladies. En effet, en reconstituant in vitro la machinerie permettant au virus du SARS de reproduire son matériel génétique, ils ont fait plusieurs découvertes : l’enzyme qui recopie le génome fait des erreurs, mais au cours de l’évolution, le virus a acquis un mécanisme de contrôle qualité à même de corriger ces erreurs. C’est ainsi que le virus du SARS a pu acquérir le plus gros génome de type ARN connu. Mais c’est aussi pour cette raison qu’il résiste à la ribavirine : ce médicament est incorporé dans le génome du virus du SARS, mais il en est expulsé par le système de contrôle-qualité. Ces travaux sont publiés dans la revue PNAS le 25 décembre 2017.
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Structural and molecular basis of mismatch correction and ribavirin excision from Coronavirus RNA, François Ferron, Lorenzo Subissi, Ana Theresa Silveira De Morais, Nhung Thi Tuyet Le, Marion Sevajol, Laure Gluais, Etienne Decroly, Clemens Vonrhein, Gérard Bricogne, Bruno Canard & Isabelle Imbert. PNAS, 25 décembre 2017.