Prix Jeunes Talents France Pour les Femmes et la Science 2024 : 4 jeunes chercheuses en biologie récompensées

Institutionnel

Pour cette 18ème édition du Prix Jeunes Talents France 2024 Pour les Femmes et la Science, la Fondation L'Oréal, en partenariat avec l'Académie des sciences et la Commission nationale française pour l'UNESCO a récompensé 35 jeunes chercheuses, dont 4 lauréates rattachées à CNRS Biologie.

Issues de toutes les régions de France métropolitaine et d'outre-mer et travaillant dans des disciplines variées, les 35 jeunes scientifiques récompensées lors de cette 18ème édition ont été sélectionnées parmi près de 800 candidates par un jury de plus de 40 membres de l’Académie des sciences, représentant l’excellence en matière d’évaluation scientifique par des pairs. Biologie, physique, chimie, mathématiques, informatique, ingénierie, sciences de la Terre et de l'Univers : dans un ou plusieurs de ces domaines, les lauréates ont su démontrer une expertise remarquable, au sein des différents organismes de recherche publique.

Jehanne Aghzadi, doctorante à l'Institut de Neurophysiopathologie - INP (CNRS/Aix-Marseille Université)

Améliorer le suivi des maladies neurodégénératives

Les recherches de Jehanne Aghzadi portent sur les maladies neurodégénératives et neuroinflammatoires, et plus particulièrement sur la sclérose en plaques. Elle s'intéresse à une protéine appelée TWEAK qui joue un rôle dans l’inflammation du système nerveux et qui pourrait être utilisée comme marqueur de cette maladie. Concrètement, le dosage de cette protéine, au cours d’un test sanguin, permettrait d’identifier le niveau d’inflammation des patients atteints de sclérose en plaques et donc, d’améliorer leur suivi. Par ailleurs, son équipe cherche à identifier les caractéristiques de certains anticorps qui pourraient «désactiver» cette protéine TWEAK et ainsi protéger les patients des effets de l’inflammation sur leur système nerveux.

Source : Fondation L'Oréal

Amélie Joly, doctorante à l'Institut de génomique fonctionnelle de Lyon - IGFL (CNRS/ENS de Lyon/Université Claude Bernard)

Comprendre l’influence du genre dans la malnutrition infantile

Les travaux d'Amélie Joly vont permettre de mieux comprendre comment l’organisme répond à la malnutrition protéique pendant l’enfance. En particulier, en partant de l’étude des souris, elle s’intéresse aux différences entre les femelles, dont l’organisme favorise la croissance, et les mâles, dont l’organisme privilégie la maturation sexuelle. À long terme, une meilleure compréhension de ces phénomènes devrait permettre d’adapter plus efficacement les programmes de prévention et les traitements des enfants malnutris en fonction de leur sexe.

Lucie Barbier, post-doctorante au Centre de recherche interdisciplinaire en biologie - CIRB (CNRS/Collège de France/Inserm/Université PSL)

Mieux appréhender les origines de l’infertilité

Les recherches de Lucie Barbier portent sur les liens entre les propriétés mécaniques des ovules et leur qualité. À long terme, le but est de développer une nouvelle méthode pour faciliter la mesure de ces paramètres mécaniques dans le cadre de la procréation médicalement assistée. Ces recherches apporteront une meilleure compréhension des origines de l’infertilité et permettront une meilleure prise en charge des patientes, diminuant ainsi les traitements et les risques pour la femme et le nouveau-né.

Melissa Saichi, doctorante dans l'équipe Vallot, Dynamics of epigenetic plasticity in cancer - DEpiC (CNRS/Institut Curie)

Relever le défi de la détection des cancers du sein agressifs

La détection précoce des lésions pré-cancéreuses est un enjeu majeur de santé publique. À court terme, le projet de thèse de Melissa Saichi étudie l’évolution des réseaux de gènes des cellules de la glande mammaire vers un état tumoral. Leurs recherches portent plus particulièrement sur le cancer du sein triple négatif, l’une des formes les plus agressives, qui ne répond pas aux traitements ciblant les trois types de récepteurs connus. À long terme, ses recherches serviront à mettre en lumière des cibles pertinentes pour intercepter les cellules pré- tumorales chez les patientes à haut risque et améliorer les stratégies de détection précoce des tumeurs. Les méthodes développées au cours de sa thèse pourraient aussi être étendues à d’autres types de cancers.