Femmes & Sciences : construire un mentorat opérationnel avec les outils de l’intelligence collective
Le mentorat permet d’accompagner les jeunes doctorants et doctorantes et contribuer à leur épanouissement.
À l’occasion de la journée internationale des filles et des femmes de science, CNRS Biologie souhaite mettre en avant des femmes de science, engagées dans tous les domaines de la biologie et dont les résultats de recherche ont été récompensés au cours de l’année écoulée.
Le 22 décembre 2015, l’Assemblée générale des Nations Unies adopte une résolution instaurant le 11 février de chaque année comme la journée internationale des femmes et des filles de science.
Cette journée vise à sensibiliser le public sur les opportunités présentes dans le domaine scientifique pour toutes et tous et à encourager les femmes et les filles à s’engager dans des carrières scientifiques.
Le mentorat permet d’accompagner les jeunes doctorants et doctorantes et contribuer à leur épanouissement.
Marie-Christine Birling a réalisé une thèse au centre de Neurochimie à Strasbourg. Elle a passé 8 années entre Londres, Edimbourg et Marseille comme chercheuse post-doctorale. Marie-Christine a ensuite été recrutée à l’Institut clinique de la souris (ICS) de l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC) en tant que chef du service Ingénierie génétique, puis co-responsable du département Ingénierie génétique et validation des modèles. Elle développe différentes méthodes, y compris la technologie CRISPR/Cas9, qui permettent d’améliorer la génération de modèles pour la recherche fondamentale et biomédicale tout en réduisant l’utilisation l’animaux (en accord avec la règle des 3R : remplacement, réduction et raffinement).
Elle conseille les scientifiques quant à la meilleure approche qui permettra de créer des modèles animaux pertinents, que ce soit des souris, des rats ou d’autres espèces. Elle met en œuvre les différentes techniques qui vont permettre d’obtenir le modèle qui va répondre au mieux à une problématique scientifique. Elle est responsable des bonnes dispositions des modèles délivrés.
Amandine Cornille a réalisé une thèse et un premier post-doctorat à l’université Paris Sud, elle a effectué deux autres post-doctorats : à l’université d’Uppsala en Suède et à l’École polytechnique fédérale de Zürich en Suisse. En 2017, elle rejoint le laboratoire Génétique quantitative et évolution - Le Moulon en tant que chargée de recherche. L’année suivante, elle obtient un financement ATIP-Avenir CNRS-Inserm pour monter son équipe ECLECTIC (Écologie et génomique des interactions multi-espèces »), et en 2020, elle obtient le Prix Paoletti de la Fondation CNRS.
Amandine Cornille et son équipe combinent l’expérimentation en laboratoire et de terrain, ainsi que la génomique des populations pour comprendre les conséquences du changement climatique et de l'émergence de nouveaux ravageurs sur les arbres fruitiers. Ses recherches visent la conservation raisonnée des espèces sauvages apparentées aux fruitiers domestiqués. Dans ce contexte, l’équipe a noué des liens avec de nombreuses structures associatives et acteurs locaux. Ce partenariat étendu s’est concrétisé par la naissance d’un verger conservatoire, expérimental et pédagogique de pommiers sauvages sur le plateau de Saclay, et à l’installation de nombreux autres vergers en Europe.
Julie Déchanet-Merville a préparé et obtenu un doctorat en immunologie dans le labortoire Schering-Plough for Immunological Research à Lyon. À la suite de cela, elle se focalise sur les réponses immunitaires impliquées dans le contrôle des infections par le cytomégalovirus survenant chez les patients immunosupprimés. Dans le laboratoire d’immunologie du CNRS dirigé par Jean-François Moreau à Bordeaux, elle démontre l’importance du rôle joué par les lymphocytes T de type gamma-delta dans la lutte contre ce virus. Recrutée comme chargée de recherche au CNRS en 1998, elle créée sa propre équipe en 2003. Ses travaux s’attellent à comprendre l’action des lymphocytes T gamma-delta dans les maladies infectieuses, le cancer ou suite à une transplantation d’organe. En ce sens, Julie Déchanet-Merville étudie in vitro et in vivo les mécanismes d’activation de ces cellules et notamment les antigènes activateurs exprimés sur les cellules malades et qui pourraient servir au développement d’immunothérapies. En parallèle, la chercheuse contribue au déploiement de la seule unité de recherche en immunologie de Bordeaux qu’elle dirige actuellement.
Céline Delloye-Bourgeois s’intéresse aux interactions fonctionnelles entre les processus embryogéniques et les propriétés tumorales et métastatiques des cancers pédiatriques, en particulier ceux touchant le système nerveux. Après une thèse effectuée au Centre de recherche en cancérologie de Lyon (CRCL) dans l’équipe de Patrick Mehlen, elle rejoint comme chercheuse post-doctoral le Centre de génétique et de physiologie cellulaires et moléculaires (CGphyMC) dans l’équipe de Valérie Castellani. Elle est recrutée en 2015 au CNRS en tant que chargée de recherche, au sein de l’Institut NeuroMyoGène. En 2023, elle crée l’équipe KidsCaN « Neurosciences et métastase des cancers pédiatriques » au sein du CRCL, et bénéficie notamment du soutien d’une ERC Starting grant pour développer ses travaux sur l’impact de l’activité nerveuse sur les cancers pédiatriques du système nerveux périphérique.
Malene Jensen travaille dans le domaine de la biologie structurale et en particulier sur l'application de la spectroscopie par résonance magnétique nucléaire (RMN) pour étudier la structure, la dynamique et les interactions des protéines intrinsèquement désordonnées. Après avoir réalisé une thèse à l’université de Copenhague, elle rejoint par la suite l’Institut de biologie structurale (IBS) à Grenoble dans l’équipe de Martin Blackledge. Elle dirige actuellement le groupe de recherche « Dynamique structurelle des complexes de signalisation » à l’IBS grâce au soutien des financements de l’Agence nationale de la recherche (ANR) et plus récemment au programme Impulscience® de la fondation Bettencourt Schueller. Elle cherche principalement à comprendre, au niveau moléculaire, comment les protéines désordonnées interviennent dans les voies de signalisation cellulaire pour contrôler l'assemblage des complexes et réguler l'efficacité et la spécificité de la signalisation.
Juliette Mathieu combine des approches de génétique moléculaire et d’imagerie pour étudier la dernière étape de la division cellulaire : l’abscission, qui permet de séparer physiquement les deux cellules filles, dans le contexte d’un organisme en développement (drosophile). Après une thèse réalisée à l’École normale supérieure sous la direction de Nadine Peyrieras, et un premier stage post-doctoral au Laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL) dans l’équipe de Pernille Rorth, elle rejoint l’équipe de Jean René Huynh en 2007, au sein de laquelle elle est recrutée au CNRS en tant que chargé de recherche en 2011. Ses recherches ont permis d’identifier de nouveaux acteurs moléculaires régulant l’abscission dans la lignée germinale de drosophile et dont la fonction est conservée dans des cellules humaines.