Les astrocytes réactifs dans la maladie d’Alzheimer : les étoiles ne brillent plus

Résultats scientifiques Pharmacologie et imagerie

Les chercheurs ont étudié le rôle des astrocytes réactifs dans le cerveau de souris modèles de la maladie d’Alzheimer. En utilisant des approches originales et efficaces pour contrôler l’état de ces cellules partenaires des neurones, ils montrent que les astrocytes réactifs ont globalement un effet délétère sur ces derniers. Ce travail a été publié dans Acta Neuropathologica Communication.

Dans  le cerveau, les astrocytes jouent un rôle très important et favorisent le bon fonctionnement des neurones. En cas de maladie cérébrale, comme lors de la maladie d’Alzheimer, les astrocytes changent, ils deviennent réactifs. Mais comment cette réactivité influence-t-elle les fonctions de soutien normalement remplies par les astrocytes ?  Les astrocytes réactifs ont-ils un rôle bénéfique ou délétère dans la maladie d’Alzheimer?

 Les chercheurs ont développé des méthodes originales pour moduler la réactivité astrocytaire dans le cerveau de souris modèles de la maladie d’Alzheimer, en utilisant des vecteurs viraux qui ciblent une voie de signalisation (JAK2-STAT3) dans les astrocytes. Les effets du blocage de cette voie de signalisation, et donc de la réactivité, ont pu être ainsi étudiés dans deux modèles murins de la maladie d’Alzheimer. Dans le cadre d'une collaboration multidisciplinaire, des techniques variées de génétique, d’histologie, de biochimie, d’électrophysiologie et d’analyse comportementale, ont été utilisées pour déterminer si l’inhibition des astrocytes réactifs améliore les altérations moléculaires, cellulaires et fonctionnelles caractéristiques de cette maladie.

 Les résultats démontrent que les astrocytes réactifs ont un rôle globalement délétère sur les neurones dans la maladie d’Alzheimer et que leur blocage sélectif améliore plusieurs caractéristiques fondamentales de la pathologie, entrainant une réduction des dépôts amyloïdes, une amélioration de l’apprentissage spatial et une restauration des déficits synaptiques.

Image retirée.
Figure : Dans le cerveau d’une souris modèle de la maladie d’Alzheimer, des astrocytes réactifs (en rouge) entourent une plaque amyloïde (bleu), la lésion caractéristique de cette maladie. Le noyau des astrocytes est marqué en vert, ce qui témoigne de l’activation de la voie JAK2-STAT3, la voie ciblée dans cette étude pour inhiber la réactivité astrocytaire.
© L. Ben Haim/ K. Ceyzériat/ C. Escartin

 

En savoir plus :

Modulation of astrocyte reactivity improves functional deficits in mouse models of Alzheimer's disease.
Ceyzériat K, Ben Haim L, Denizot A, Pommier D, Matos M, Guillemaud O, Palomares MA, Abjean L, Petit F, Gipchtein P, Gaillard MC, Guillermier M, Bernier S, Gaudin M, Aurégan G, Joséphine C, Déchamps N, Veran J, Langlais V, Cambon K, Bemelmans AP, Baijer J, Bonvento G, Dhenain M, Deleuze JF, Oliet SHR, Brouillet E, Hantraye P, Carrillo-de Sauvage MA, Olaso R, Panatier A, Escartin C.

Acta Neuropathol Commun. 2018 Oct 16;6(1):104. doi: 10.1186/s40478-018-0606-1.