Un laboratoire de recherche bordelais développe l’IRM de demain

Communiqué de presse

Le Centre de résonance magnétique des systèmes biologiques (CRMSB, CNRS/université de Bordeaux) vient d’obtenir un financement européen FET-Open/H2020 pour le projet PrimoGaia. L'objectif de cet appel à projet de la commission européenne est de financer des projets de recherche visionnaires, interdisciplinaires, rapprochant la science et l'ingénierie pour transformer l'excellence scientifique de l'Europe en avantage compétitif. PrimoGaia a pour but de développer une nouvelle méthode d’imagerie par résonance magnétique (IRM) de cartographie de l'activité enzymatique dans les tissus biologiques. Il vise également à poser les bases technologiques d’un nouveau type d’appareil IRM pouvant, à terme, être utilisée chez l’homme et fonctionnant à très faible champ magnétique.

La détection de l'activité enzymatique sera rendue possible grâce à l'utilisation d’un transfert d’énergie entre l’électron et le proton de l’eau des tissus pour générer le contraste et d'autre part par l'utilisation de nouvelles familles d'agents de contraste intelligents capables de révéler spécifiquement la présence d'une enzyme choisie.

Après des décennies de développements d’instruments IRM dans le domaine des hauts et ultra-haut champs magnétiques, le projet PrimoGaia propose une stratégie complémentaire et de rupture basée sur des champs magnétiques ultra-faibles comme le champ magnétique terrestre (46 microtesla à Bordeaux).

La perte en sensibilité inhérente à l’utilisation des champs faibles sera compensée par la technique de transfert d’énergie. Elle permet d’espérer un gain en signal, spécifique de l’activité enzymatique de plusieurs ordres de grandeur.

La cartographie de l’activité enzymatique par IRM est une des thématiques de recherche phare du CRMSB. Elle avait été jusqu'à maintenant montrée sur des modèles murins. Le projet PrimoGAIA permettra de passer à une échelle supérieure avec la construction d’une IRM compatible « Homme ».

Les retombées scientifiques et économiques sont importantes pour le diagnostic et le pronostic des pathologies dans lesquelles les dérèglements enzymatiques jouent un rôle majeur (mucoviscidose, polyarthrite rhumatoïde, tumeurs). La méthode pourrait aussi se révéler fort utile pour l'industrie pharmaceutique dans les processus de contrôle de médicaments.

L'utilisation d'une instrumentation légère et moins coûteuse basée sur des champs magnétiques très faibles laisse envisager la diffusion de la nouvelle stratégie dans des environnements aujourd’hui inaccessibles à l’IRM (médecine humanitaire). Elle est également pleinement intégrée dans une démarche durable puisqu’elle ne nécessite pas d’Hélium comme les IRM classiques.

Le projet PrimoGaia, Primo pour « imagerie moléculaire par prépolarisation » et Gaia « en référence à l'utilisation du champ magnétique terrestre », va ainsi être financé à hauteur de 3.38 millions d’Euros, et sera coordonné par le CNRS. Il rassemble un consortium interdisciplinaire de 7 partenaires, dont 4 académiques : Fraunhofer Würzburg (Allemagne), Université de Mons (Belgique), Université de Turin (Italie) et Aix-Marseille Université (France) et 2 industriels : Stelar (Mede, Italie) et Pure-Devices (Würzburg, Allemagne) réunissant les meilleurs spécialistes européens de l'IRM à bas champ et du développement des agents de contraste.

Contacts :

CRMSB l Jean-Michel Franconi l T 05.57.57.10.22 l franconi@rmsb.u-bordeaux.fr

CRMSB l Sylvain Miraux l T 05.57.57.10.74 l miraux@rmsb.u-bordeaux.fr

CNRS l Claire Gouny l T 05.57.35.58.77 l P. 06 77 93 73 21 l communication@dr15.cnrs.fr