Les Prix de l'Académie des sciences récompensent neuf chercheurs CNRS rattachés à l'INSB

Distinctions

Le 16 octobre 2018, l'Académie des sciences a remis ses prix 2018 à 73 lauréats, dont neuf chercheurs CNRS rattachés à l'INSB.

YOHANNS BELLAÏCHE, Directeur adjoint du laboratoire Génétique et biologie du développement, Institut Curie

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Prix Richard Lounsbery

Le prix Richard Lounsbery est décerné à Yohanns Bellaïche qui étudie la régulation génétique et mécanique qui sous-tend la prolifération des tissus, leur homéostasie et leur réparation dans des conditions physiologiques et pathologiques. Il combine des approches interdisciplinaires impliquant de l’imagerie de pointe, de la génétique, des approches moléculaires à grande échelle et l’analyse computationnelle. Ses travaux ont permis de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans le remodelage des jonctions adhérentes lors de la division cellulaire.
Son équipe a entrepris de comprendre les liens entre division cellulaire et morphogenèse et donc de disséquer les mécanismes génétiques et biomécaniques assurant la formation de tissus de taille et de forme donnée. Leurs travaux interdisciplinaires de l’échelle subcellulaire à l’échelle tissulaire réalisés sur l’orientation de la division, la cytokinèse, les proto-oncogènes et la dynamique des tissus ont mis en lumière les mécanismes généraux de régulation des divisions cellulaires et de l’émergence de forme au cours du développement. Ils ouvrent la voie à une compréhension des liens entre taille et forme des tissus nécessaires à leur physiologie.

Ce prix de biologie et de médecine (70 000 $), placé sous leur double patronage, est attribué conjointement par l’académie des sciences française et l’académie des sciences américaine (nas). il a été créé, en 1978, pour une durée illimitée, par Vera lounsbery en mémoire de son mari.
Ce prix est destiné à récompenser «les réalisations remarquables de savants français et américains» en biologie et en médecine et «se propose de stimuler ce domaine de recherche, d’encourager les échanges scientifiques francoaméricains et d’aider les plus éminents chercheurs des deux pays, contribuant ainsi à la compréhension de la biologie humaine et à l’amélioration de la santé et du bien-être de l’homme» il est décerné alternativement à un chercheur français et à un chercheur américain, en principe âgé de moins de 45 ans. il est possible de désigner plusieurs lauréats au même prix. une partie de la dotation du prix permet au lauréat de rendre visite à des laboratoires et institutions de l’autre pays et ce dans un délai de trois ans après l’attribution du prix. en 2016, il sera décerné par notre académie.

 

MONSEF BENKIRANE, Directeur de l'Institut de génétique humaine

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©Sarrauste de Menthière / CNRS IGH

Prix de la fondation Allianz

Le prix (75 000€) est décerné chaque année à un chercheur, responsable d'une équipe de recherche médicale ou biomédicale française, dont les travaux ont conduit ou peuvent conduire à des applications cliniques susceptibles d'accroître l'espérance de vie par des actions préventives ou curatives. Le prix peut-être exceptionnellement décerné à une équipe étrangère, lorsque l'origine ou le développement des travaux ont été effectués en France ou en liaison étroite avec des équipes françaises. Ce prix est destiné à favoriser la poursuite de travaux de recherche.

ANNE HOUDUSSE-JUILLE, responsable de l'équipe Mobilité structurale du laboratoire Compartimentation et dynamique cellulaires, Institut Curie

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Prix Jean-Pierre Lecocq - Sciences fondamentales

Le prix est décerné à Anne Houdusse, reconnue internationalement pour ses travaux sur les nanomoteurs moléculaires. Ces nanomoteurs agissent dans la cellule en produisant une force dirigée et ils sont essentiels pour de nombreux événements cellulaires majeurs, comme la division cellulaire, l’organisation dynamique de la cellule, sa capacité à adhérer, se déplacer. De nombreuses pathologies humaines sont liées à une dérégulation de la force produite ou à la perte de fonction de ces moteurs. Un exemple majeur est celui des maladies génétiques liées à des mutations sur le moteur du muscle cardiaque. Certaines de ces mutations peuvent entraîner une insuffisance cardiaque sévère.
En collaboration avec la société Cytokinetics localisée en Californie, ses recherches ont permis le développement d’un médicament l’Omecamtiv mecarbil qui agit sur les cellules musculaires cardiaques en amplifiant la force de leur contraction. Ce traitement prometteur fait actuellement l’objet d’un essai clinique de phase III pour évaluer son efficacité et sa tolérance chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque.

Deux prix biennaux de 30 000€ chacun seront décernés : l’un sera remis dans le domaine des sciences fondamentales et l’autre dans le domaine des sciences appliquées.
Chacun des prix est destiné à récompenser un chercheur ou une équipe de chercheurs ayant effectué des travaux importants dans le domaine de la biologie moléculaire et de ses applications. Le lauréat devra obligatoirement être âgé au plus de 55 ans. Les lauréats peuvent travailler en France ou à l’étranger, mais le prix sera attribué au moins une année sur eux à un chercheur travaillant en France.

CHRISTOPHE MAUREL, Directeur adjoint du laboratoire Biochimie et physiologie moléculaire des plantes

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Prix Georges Morel

Le prix est décerné à Christophe Maurel, directeur adjoint et responsable d’une équipe travaillant sur les aquaporines. Il a découvert le premier gène d’aquaporine végétale lors de son post-doctorat à San Diego.
Il a depuis largement contribué à la connaissance de ces molécules qui régulent le transport de l’eau et/ou des petits solutés neutres ou encore des gaz. Il a montré que leur régulation dépendait de divers facteurs : pH cytosolique, auxine, mécanismes de phosphorylation et déphosphorylation dépendant de la lumière. Les aquaporines sont impliquées dans de nombreuses fonctions au cours du développement des plantes et de leur adaptation aux changements des conditions environnementales.
Grâce à une approche multidisciplinaire (études structurales, imagerie IRM et modélisation), il contribue grandement à la compréhension de l’architecture hydraulique des systèmes racinaires.

Prix biennal (10 000€) destiné à récompenser l’auteur de recherches conduites dans un laboratoire français pour des travaux remarquables en biologie végétale.

FRANCOIS PAYRE, Responsable de l'équipe Signalisation et morphogenèse cellulaire au cours du développement de la drosophile, au Centre de biologie du développement

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Prix Mottart

Le prix est décerné à François Payre qui depuis de nombreuses années, s’intéresse aux mécanismes de remodelage cellulaire et à leur régulation génétique, qu’il étudie chez la drosophile.
Plus récemment, il a développé une nouvelle thématique concernant des ARNs dits non codants, et a montré que ces ARN, codent en fait pour de petits polypeptides essentiels dans la maturation de facteurs de transcription.
Les travaux de François Payre constituent une contribution très originale et du plus haut niveau international à notre compréhension des liens entre génome et organisation cellulaire.

Prix quadriennal (5 000€) de biologie animale. Il sera décerné en 2018.

CELINE VALLOT, responsable de l'équipe Dynamique de la plasticité épigénétique dans le cancer du laboratoire Dynamique de l'information génétique : bases fondamentales et cancer, Institut Curie

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Prix Gaston Rousseau

Le prix est décerné à Céline Vallot qui travaille sur l’épigénétique des cellules normales et malignes combinant des approches mathématiques/statistiques et biologiques. Elle a fait une découverte importante en montrant que dans l’espèce humaine, le mécanisme d’activation/inactivation du chromosome X est régulé par une compétition entre deux longs ARN non codant l’un répresseur, l’autre activateur. Céline Vallot est une jeune chercheuse très brillante à l’avenir très prometteur.

Prix biennal (3 000€) destiné à subventionner ou récompenser toutes recherches scientifiques tendant au mieux être de l’humanité et, en tout premier lieu, la guérison des maladies, tel que le cancer. Ce prix sera attribué indifféremment à un savant ou une équipe de savants travaillant à la même recherche, sans distinction de nationalité.

ARNAUD ECHARD, responsable de l'Unité de trafic membranaire et division cellulaire du laboratoire Dynamique cellulaire physiologique et pathologique, Institut Pasteur

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Prix Gustave Roussy

Le prix est décerné à Arnaud Echard qui s’intéresse au rôle du cytosquelette dans la dernière étape de la division cellulaire qui conduit à la séparation physique de cellules filles (la cytocinèse).
Ses recherches sont intimement liées aux mécanismes fondamentaux de la tumorigenèse.
Quarante pour cent des tumeurs humaines résultent d’un défaut initial de cytocinèse. Après avoir identifié plusieurs gènes essentiels à la cytocinèse, Arnaud Echard poursuit ses recherches dans le but d’exploiter ces nouvelles pistes thérapeutiques pour lutter contre les cancers.

Prix quadriennal (1 500€) destiné à récompenser ou encourager les recherches sur le cancer.

PASCALE ROMBY, Directrice du laboratoire Architecture et réactivité de l'ARN

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Médaille Louis Pasteur

Le prix est décerné à Pascale Romby, l’une des plus grandes spécialistes françaises de l’ARN. Elle a déjà été reconnue par la médaille d’argent du CNRS.
C’est une biochimiste hors pair qui a mis au point des techniques sophistiquées pour élucider les structures des ARNs. Elle a analysé le rôle des structures de l’ARN dans différents processus, en particulier lors de l’initiation de la traduction des ARNs en protéines, et lors du contrôle d’un gène plasmidique par un ARN antisens.
Enfin elle s’est focalisée sur le mode d’action d’un ARN régulateur pléiotrope chez Staphylococcus aureus : l’ARNIII. Elle a montré de façon très élégante comment cet ARN peut activer ou inhiber des gènes critiques pour l’infection par le staphylocoque doré.

Médaille Louis Pasteur destinée à récompenser un bactériologiste français pour des recherches ayant permis d’augmenter nos connaissances en microbiologie.

JEAN-GAËL BARBARA, chercheur au laboratoire des Neurosciences Paris-Seine

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Prix Grammaticakis-Neuman

Le prix est décerné à Jean-Gaël Barbara qui effectue ses travaux dans le laboratoire de neurosciences de l’université Pierre et Marie Curie à Paris.
C’est à la fois un neuroscientifique de formation et un historien dont l’approche épistémologique est consacrée à l’histoire des neurosciences, avec une référence particulière pour le concept de neurone.
Il a rédigé à ce sujet plusieurs ouvrages sur l’histoire des neurones, en posant notamment la question des relations internationales des disciplines neuroscientifiques en France et en Europe, avec une mention particulière pour la Russie.

Prix biennal (1 500€) alternatif destiné à récompenser le meilleur travail dans le domaine de l’Histoire des sciences et épistémologie, il en est ainsi en 2018 et le meilleur travail dans le domaine des applications mathématiques à la biologie (de préférence à la physiologie humaine), il en sera ainsi en 2020.